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« Il y a cinq ans, on les a applaudis. Aujourd’hui, on les chasse des grandes villes. C’est insupportable ! » Le député parisien David Amiel (EPR, ex-Renaissance) n’a pas mâché ses mots au moment d’exposer son initiative législative. Celle-ci vise à créer un véritable "choc immobilier" en faveur des professionnels de première ligne : soignants hospitaliers, policiers, enseignants débutants, agents municipaux.
Alors que les difficultés de recrutement dans les hôpitaux sont criantes, notamment en Île-de-France et dans les grandes métropoles, le logement devient un levier stratégique pour attirer et maintenir en poste les soignants. « On les a oubliés, comme s’ils étaient passés de mode », regrette le député.
Réhabiliter les espaces inoccupés pour loger les soignants
Loin de vouloir entrer en concurrence avec les dispositifs sociaux existants, David Amiel plaide pour une reconversion de surfaces sous-utilisées : « Je ne veux enlever aucun logement à d’autres. Il faut transformer des bureaux, des anciennes casernes, des parkings. »
Cette mesure pragmatique serait une réponse directe à un paradoxe de plus en plus visible : les établissements hospitaliers peinent à recruter, alors que les besoins sont immenses… simplement parce que les soignants ne peuvent plus se loger à proximité.
Un rare consensus politique autour des soignants
Fait rare, la proposition de loi fait consensus au sein de l’Assemblée nationale. La gauche défend une hausse de l’offre pour les plus modestes ; la droite soutient l’idée de réserver des logements à ceux qui travaillent, notamment à ceux qui soignent.
« Il faut d’abord une coordination de tous les acteurs. Si un élu local n’en veut pas ou si un hôpital n’investit pas, ça ne se fera pas », prévient l’ancien ministre du Logement Guillaume Kasbarian. Un rappel utile, alors que la période prémunicipale ralentit certains permis de construire.
Attractivité hospitalière : un enjeu d’urgence
L’objectif est clair : permettre aux aides-soignants, infirmiers et personnels hospitaliers de vivre à proximité de leur lieu de travail, comme cela existait autrefois pour les instituteurs. Une façon directe de lutter contre l’érosion des vocations dans les établissements publics de santé.
Si le nombre exact de logements nécessaires reste à évaluer, des dizaines de milliers pourraient être concernés selon les premières estimations. Une réforme d’ampleur, mais qui pourrait changer la donne pour des équipes soignantes épuisées et en sous-effectif.
Source:
Le Parisien
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