Carekit, coup de com ou coup de génie ?

Article Article

Des applications qui ne comptent pas pour des pommes

Carekit, coup de com ou coup de génie ?

Le 21 mars dernier Apple a lancé sur le marché une plateforme de développement open source baptisée Carekit. Un projet, qui comme souvent avec la firme à la pomme, induit une question simple : coup de pub ou réelle avancée?

Carekit n’est pas le remède miracle contre le cancer, mais à lire le communiqué mis en ligne par Apple il y a quelques semaines, ça y ressemble fort. Basé sur un principe d’aide au développement pour des applis liées à la médecine, le dernier bébé d’Apple se concentre sur l’accompagnement du patient, laissant à Researchkit la primauté de la recherche. 

A priori, une jolie révolution laissant présager un monde meilleur, à l’instar des applications déjà disponibles sur le store américain et lancées grâce à Researchkit. L’un des meilleurs exemples de ces applis est sans doute Epiwatch, développé par la Johns Hopkins University, permettant d’anticiper les crises chez les patients épileptiques. 

Un faible pourcentage de la population

Fabrice Nabet, président fondateur de Wellfundr et responsable de Healthshapr, tempère l’enthousiasme que pourrait susciter le lancement de Carekit: « Il y a peu de chances que ces applications soient distribuées en dehors de l’Appstore». Ennuyeux alors qu’en février 2016, le pourcentage d’utilisateurs IOS en France était d’à peine 20 %. « On fait donc appel à une très faible partie de la population » ajoute-t-il. 

Autre point d’inquiétude, la conservation des données « On devrait laisser Apple gérer les données patient récoltés, ce serait probablement restrictif » précise Fabrice. On se souvient d’ailleurs à quel point l’accès aux données du smartphone utilisé par l’auteur de la fusillade de San Bernardino avait été compliqué. On n’ose pas imaginer si un médecin utilisateur d’Android avait besoin des data patient pour sauver un malade. 

Fabrice Nabet rappelle par ailleurs, que l’entreprise de Cupertino ne met à priori aucune ressource de développement à la disposition d’un patient ou d’un médecin. Seules les applications développées par les grands centres médicaux pouvant s’offrir les services de professionnels informatiques verraient donc le jour : « Chacun son métier, un médecin n’est pas un développeur, et inversement » commente-t-il.

Le mystère entourant Carekit reste donc entier. Contacté en vain par la rédaction, aucune réaction d’Apple France ne permet d’émettre d’hypothèse sur la pérennité de cet environnement open source. Les réponses viendront peut être avec son lancement en France, prévu avant la fin du mois.

Source:

Johana Hallmann

Les gros dossiers

+ De gros dossiers