Après une vie de lutte contre le cancer, la maladie aura finalement eu raison de lui. Ce mardi 6 juillet, la Ligue Contre le Cancer a annoncé la disparition de celui qui était à sa tête jusqu’il y a peu. « C’est avec tristesse et émotion que la Ligue contre le cancer vient d’apprendre le décès d’Axel Kahn », a sobrement indiqué l’association sur son compte Twitter.
C’est à l’âge de 76 ans que ce généticien de renom a poussé son dernier soupir - soit huit semaines seulement après avoir publié son message d'adieu. « Je vais mourir, bientôt. Tout traitement à visée curative, ou même frénatrice, est désormais sans objet », écrivait-il alors, révélant au passage l’aggravation de son cancer. Un destin tout tracé qu’il avait accepté. « Je suis comme j’espérais être : d’une totale sérénité », assurait-il.
De leur côté, c’est avec une vive émotion que ses proches ont réagi à l’annonce de son décès. « La ligue contre le cancer est en deuil, je perds un ami », a commenté sur France Info Daniel Nizri, son successeur à la présidence de la Ligue. Et le Président de l’Institut national du cancer, en conférence de presse au moment de l’annonce, de confier : « On a mené de nombreux combats ensemble. C’était un ami… ». Et Norbert Ifrah d'ajouter, très ému : « C’est très dur pour moi à titre personnel, mais aussi pour la cancérologie française ».
Tout au long de sa carrière, Axel Kahn a apporté à la médecine moderne. Un parcours qui n’a pourtant jamais été une évidence pour lui. « Mon orientation vers la médecine résulte plus d’un choix par élimination que d’une vocation », nous confiait-il dans une interview-portrait en 2014. Et de poursuivre :
J’adorais la clinique qui, très vite, est devenue une passion. J’exerçais en hématologie et en réanimation. Le côté humain et relationnel de notre métier me plaisait beaucoup. Mais au-delà de me contenter d’appliquer ce que l’on savait faire, j’avais également soif d’élargir le spectre du possible.
Une mission qu’il s’est, par la suite, évertué à remplir dans le domaine de la recherche et de l’éthique en occupant notamment le rôle de directeur d’unité de recherche de l’INSERM, membre du Comité consultatif national d'éthique, directeur de l’Institut Cochin, et, bien sûr, président de la Ligue Contre le Cancer. « J’ai le sentiment d’avoir fait de mon mieux », confiait-il d’ailleurs à propos de sa dernière expérience.
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