Avorter aujourd'hui

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Témoignage de jeune médecin sur cet acte médical

Avorter aujourd'hui

40 ans après la légalisation de l'avortement, l'IVG fait partie intégrante de l'apprentissage des médecins. Cette année, le Conseil Constitutionnel a supprimé la notion de détresse psychologique comme justification de recours à l'interruption volontaire de grossesse.

Malgré tout, des progrès restent à faire selon Eric Hauser. Il est gynécologue-obstétricien à Lyon et vient juste de terminer son internat à Dijon.

 

"C'est moins au CHU que dans les périphéries que j'ai vu les difficultés d'accès des femmes à l'avortement" raconte le jeune médecin. "Les médecins programment 2 ou 3 IVG par semaine pour ne pas se surcharger. Du coup les patientes sont obligées d'attendre et elles atteignent vite la limite des 12 semaines de grossesse."

 

Un problème d'autant plus difficile pour elles que certains centres ne veulent plus les prendre en charge. Le fœtus a grandi et le geste médical devient compliqué. "Elles sont alors envoyées vers un CHU, souvent éloigné, et sont obligées d'avoir recours à un avortement chirurgical. Ce n'est franchement pas optimal" soupire Éric.

 

Il souhaiterait que les médecins généralistes puissent également prendre en charge les avortements, même chirurgicaux, "sous réserve qu'un gynécologue soit de garde dans le secteur en cas de complications". C'est dans ce contexte que la ministre de la Santé, Marisol Touraine, devra présenter mi-janvier un grand plan pour améliorer l'accès à l'avortement.

Source:

Coralie Lemke

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