Age Classique

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Ciné week-end: Renaissances, de T. Singh (sortie le 29 juillet 2015)

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Qui n'a jamais rêvé d'être immortel? C'est ce qui est proposé à un homme d'affaires new-yorkais richissime au faîte de sa puissance mais, en raison d'un méchant cancer, au crépuscule de sa vie. Pour cela, rien de plus simple: quitter son enveloppe corporelle actuelle pour celle, beaucoup plus enviable, d'un homme jeune et athlétique, et ainsi tout recommencer (en mieux). Comment se douter qu'il s'agit d'autre chose que d'un corps synthétique puisque c'est celui, aussi parfait qu'insipide et sans émotion, de Ryan Reynolds? Mais très vite, notre cobaye est envahi de visions qui semblent appartenir à un autre homme. Et si la société Phénix, à l'origine de ce marché alléchant, avait occulté de le renseigner sur l'origine réelle de ce corps?

Renaissances est un film divertissant et bien ficelé, basé sur une trame classique, maintes fois déclinée, sans que rien ne vienne enrayer sa mécanique bien huilée. Mais il faut se méfier de l'eau qui dort: derrière un aspect lisse et bien léché peut se cacher une profondeur insoupçonnée (comme la carrière actuelle de Ryan Reynolds en somme...).

Des Mains d'Orlac (grand classique adapté de multiples fois au cinéma) à The Eye (film thaïlandais oubliable qui a pourtant eu droit à son remake américain), on ne compte plus les films dans lesquels un sujet greffé s'aperçoit qu'il est hanté par son donneur. Sauf que dans le cas de Renaissances, le corps tout entier constitue le greffon. L'âme n'a plus qu'à y être transférée, et pour que la cohabitation avec celle du donneur ne se passe pas trop mal, rien de plus simple qu'une bonne grosse dose de psychotropes en tous genres. A l'origine du projet, qui d'autre qu'un savant fou dont l'idée de génie va l'entraîner à dépasser allègrement les bornes de l'éthique scientifique? Avec toujours en filigrane l'alibi que toute grande avancée implique son lot de sacrifices (pour que quelques génies puissent survivre et continuer à être les bienfaiteurs de l'humanité, que vaut la vie de vulgaires péquenots?).

N'allez pas croire que ces clichés dévaluent le film. S'ils l'inscrivent dans un contexte ultra connu et ultra référencé, ils nous permettent aussi de nous rappeler la redoutable efficacité du film de genre quand il ne cherche pas à en faire trop (au contraire du magnat new-yorkais dont la déco d'appartement constitue la seule vraie faute de goût du film).

Un bon plan en cas de mauvais temps!

Source:

Guillaume de la Chapelle

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