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Dans un article intitulé "Requiem au CHU de Rennes", paru le 4 janvier dans les colonnes de l'hebdomadaire Paris-Match, neuf soignants du CHU de Rennes ont dénoncé à visage découvert les "brimades, humiliations (...) violences verbales et le harcèlement moral et sexuel" dont ils disent avoir été victimes au sein du service de neurochirurgie depuis près de vingt ans.
Les deux neurochirurgiens, dont les comportements ont été dénoncés dans cet article, soupçonnés de harcèlement ont poursuivi, mercredi 17 juillet, en référé le magazine et une journaliste pour "atteinte à la présomption d'innocence".
"L'innocence n'est envisagée à aucun moment"
Cet article, signé par la journaliste d'investigation Anne Jouan, expose le "management délétère" supposé des deux professeurs : Xavier Morandi, chef du service de neurochirurgie entre novembre 2011 et janvier 2023, et Marco Corniola. Ce dernier a succédé au Pr Morandi avant de démissionner en janvier, selon son avocate Me Carla Sammartano.
Pour Me Jérôme Stéphan, avocat du Pr Morandi, les propos tenus dans l'article montrent que "l'innocence n'est envisagée à aucun moment". "Les termes employés présentent clairement la culpabilité comme établie", a-t-il plaidé, dénonçant "le manque de nuance". Me Carla Sammartano, conseil du Pr Corniola qui vit aujourd'hui en Suisse, a souligné "le choix des mots" et "l'absence de conditionnel et de précaution".
"Procédure bâillon"
Au nom de Paris-Match et de la journaliste, Me Christophe Bigot a dénoncé une "procédure bâillon" et "une tactique judiciaire" de la partie adverse qui a parallèlement engagé une procédure en diffamation. "Cette affaire mérite mieux que ce référé avec une vision partielle, ça mérite un vrai procès en correctionnelle", a conclu Me Bigot. La décision du tribunal doit être rendue le 30 août.
En octobre 2023, l'Intersyndicale Nationale des Internes (ISNI) a porté plainte contre les deux professeurs pour des faits de harcèlement. Une enquête préliminaire est toujours en cours, a indiqué le parquet de Rennes.
Avec AFP
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