Et si l’architecture contribuait directement à la santé ? C’est le pari ambitieux porté par le nouveau Campus Santé de l’Île de Nantes, un projet universitaire de grande ampleur pensé non seulement pour former les futurs professionnels de santé, mais aussi pour prendre soin de leur bien-être, dès les bancs de la fac. Pensé par l’agence AIA Life Designers, en collaboration avec CF Møller (Danemark), ce campus incarne une vision globale de la santé, où l’environnement bâti devient un acteur à part entière de la qualité de vie.
Simon Tsouderos, architecte du projet est fier des valeurs de ce projet : « Chez AIA Life on travaille à une relation positive entre l’urbanisme (qui englobe l’architecture et l’environnement) et la santé. Notre vision pour ce campus a été : de la santé enseignée à la santé partagée ». Le Professeur Jérôme Rigaud, chef de service d’urologie au CHU de Nantes et directeur de l’école de chirurgie de Nantes Université précise : « Ce bâtiment, c’est bien plus qu’un simple outil d’enseignement. Il répond à des usages, il crée des liens, et surtout, il s’intègre dans un projet plus large au service de la santé. »
Un campus qui respire avec la ville
Le projet s’inscrit dans une ambition d’offrir une respiration urbaine. Situé en plein cœur de l’Île de Nantes, le campus s’ouvre totalement sur son environnement. Pas de clôtures, pas de barrières : les venelles traversent le site et connectent les habitants au nouveau parc central.
« Le sol est accessible à tous, c’est un jardin en creux partagé. Le campus n’est pas une enclave, il est un morceau de ville. Ce parc est aussi un îlot de fraîcheur, imaginé dès la conception comme une réponse aux vagues de chaleur urbaines. C’est là que se croisent les flux de vélos, de piétons et les moments de pause. Un espace où le végétal et le vivant prennent toute leur place. Par ailleurs, dès la conception, le campus a été pensé pour encourager le mouvement et favoriser une circulation fluide, visible et naturelle. Escaliers ouverts en façade, passage des vélos, passerelles aériennes, lumière omniprésente : les déplacements deviennent des moments d’activation du corps et de lien entre les espaces. » explique Simon Tsouderos.
Un lieu pour faire communauté
Dans un environnement souvent fragmenté, le campus mise sur la stimulation des communautés. Ici, les rencontres ne sont pas laissées au hasard. Terrasses partagées, espaces de pause, zones de travail informelles, restaurant universitaire lumineux : chaque lieu est pensé pour favoriser les échanges entre étudiants, enseignants, personnels et chercheurs. « Ces lieux d’échanges sont vraiment important. Les étudiants n’ont plus besoin de venir en amphis pour obtenir un cours, ce qu’ils attendent, c’est un lieu de vie, un lieu qui donne envie d’apprendre ensemble » insiste Jérôme Rigaud. « On sait que les meilleures idées naissent à la cafétéria. C’est là que les disciplines se croisent. Le campus facilite ça » ajoute Simon Tsouderos.
Un campus pensé pour la pratique… par ceux qui la vivent
La richesse du Campus Santé repose aussi sur la diversité de ses espaces. Centre de simulation, salles de pratique, école de chirurgie, espaces de recherche, tout a été rassemblé et structuré selon les besoins concrets des utilisateurs.
« Il était essentiel de regrouper les différentes modalités pédagogiques : simulateurs, modèle plastique (dry-lab), modèle anatomique, modèle animal. On a enfin un lieu qui mutualise les moyens et permet une formation moderne, transversale, et partagée entre spécialités », souligne Jérôme Rigaud. Et pour une fois, les professionnels de santé ont eu leur mot à dire : « En tant que médecin, j’ai pu intervenir très tôt dans la conception. C’était fondamental. Trop souvent, on nous impose des espaces mal conçus. Là, on a évité les aberrations, comme faire monter un animal de 100 kilos dans un ascenseur. Avoir été écouté dès le départ, ça change tout. »
https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/construire-un-hopital-un-sacre-chantier-0
Une architecture engagée au service de la santé
Ce campus affirme une ambition claire : être un bâtiment manifeste, à la fois pour la santé et pour une architecture responsable et durable. Construit avec du bois, du béton bas carbone, des matériaux en réemploi, équipé d’une ventilation naturelle et d’un système de gestion des eaux efficient, il incarne un engagement écologique fort, sans jamais sacrifier la qualité d’usage. « Ce bâtiment doit porter une image forte : celle d’un enseignement de santé ancré dans le XXIe siècle, exigeant, engagé, ouvert sur le monde », souligne Simon Tsouderos, architecte du projet. Plus qu’un ensemble de bâtiments, le Campus Santé s’inscrit dans un écosystème cohérent, connecté à la recherche, à la formation pratique, au futur CHU voisin et à l’innovation en santé (notamment à travers un pôle de start-ups). « C’est un vrai projet de territoire, pas juste un bâtiment. Et c’est rare qu’on nous donne la parole, nous, les utilisateurs. C'est vraiment important ! », conclut Jérôme Rigaud.
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