Z’avez dit…« infection nosocomiale » ?

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Ah… le vilain mot ! Rien qu’À le lire, on a déjÀ le frisson de la responsabilité médicale qui nous parcoure out entier !

Z’avez dit…« infection nosocomiale » ?

Article proposé avec le soutien de l'ONIAM (Office national d’indemnisation des accidents médicaux)

 

/// INFECTION NOSOCOMIALE… LE MAL DU SIÈCLE !

J 1 Entrée réa d’un homme de 30 ans pour trauma abdo-thoracique fermé suite à un AVP à forte décélération, fracture rénale stade III sans indication opératoire.

J 4 Complication rénale hémorragique : radioembolisation.

J 11 État de choc hémorragique : néphrectomie d’hémostase.

J 12 Sortie de réa, frais comme un gardon, il remonte la pente…

J 15 Choc septique sur VVC. Aïe, la tuile, retour réa…

J 16 Pneumopathie d’inhalation : Ça se gâte !

J 17 …ECG plat…À qui la faute ?

Bien sûr, ça n’arrive qu’aux autres… Sauf quand c'est notre tour ! Chez ce patient au-then-ti-que, ni le trauma, ni l’hémorragie n’ont eu raison de lui. Ce sont bien les infections nosocomiales (IN) qui l’ont fait basculer. Les IN sont une réalité compliquant jusqu’à 30 % de nos patients de réa. Que l’on soit fautif ou pas, c’est comme ça !

 

/// DEFINITION DE L'IN

L’IN est une infection contractée dans un établissement de santé. La maladie est déclarée comme nosocomiale si elle est absente lors de l'admission du patient et qu'elle se développe > 48 h après l’hospit’. Délai supplémentaire jusqu’à 30 j en cas d’infection de site opératoire et même 1 an, en cas de prothèse.

Quelques chiffres :

• 5 à 19 % des admissions en hôpitaux généraux compliquées d’IN

• jusqu’à 30 % dans les soins intensifs

• en moyenne, prolongation du séjour de 4 à 5 j.

 

/// LA FAUTE À… PAS DE CHANCE

Malgré toute la bonne volonté du monde et l’archi-vigilance des CLINs, il a été estimé à 70 % la proportion des IN qui ne sauraient être évitées notamment en raison de leur origine endogène[1].

 

/// FAUT-IL ÊTRE PARANO DES NOSOS ?

Tous les patients ou presque les redoutent, c’est même leur première source d’inquiétude avant les erreurs médicales[2]. Curieusement, nous sous-estimons cette angoisse, au point même qu’un des objectifs majeurs de santé publique à ce jour est d’améliorer l’information sur les IN. Pour les malades… comme pour nous ! Alors, paranos, certainement pas ; mais avisés, faudrait y penser. Surtout que les conséquences pécuniaires… ne sont pas légères !

 

/// QUI DOIT PAYER ?

Si l’IN acquise en établissement public ou privé est à l’origine d’une incapacité permanente partielle (IPP)> 25 %, voire d’un décès, c’est la solidarité nationale qui paie et donc l’ONIAM qui indemnise la victime[3].En revanche pour des IN toujours acquises à l’hôpital ou à la clinique mais n’induisant qu’un IPP ≤ 25 %, la réparation en incombe à l’établissement lui-même.

La grande distinction à bien saisir concerne ceux d’entre nous qui travaillent en libéral. Si l’IN a été acquise dans notre cabinet, c’est alors à la victime de démontrer qu’il existe une faute (défaut d’asepsie). Une situation qui nous protège volontiers.

 

ONIAM

Tél. 0 810 600 160

www.oniam.fr

Source:

1-Prévenir les infections nosocomiales: une exigence de qualité des soins hospitaliers– rapports d’office parlementaire.
2-Sondage IPSOS 2006.
3-Article L. 1142-1-1, 1° du CSP.

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