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Yannick Neuder n’a pas attendu d’être ministre pour se sentir investi d’une mission. Bien avant les responsabilités politiques, c’est la blouse blanche qu’il a choisie. Ou plus exactement, c’est la série télévisée Médecins de nuit, diffusée dans les années 1980, qui a fait naître sa vocation. « Je passais des heures à regarder “Médecins de nuit” [...] J’entends encore le gyrophare de leur Renault 5 hurler. Et la voix de Catherine Allégret, l’actrice principale. On les suivait à domicile, où ils rencontraient toutes sortes de cas médicaux. », raconte-t-il dans Paris Match.
Brillant élève, promis aux grandes écoles scientifiques, il opère pourtant un virage inattendu après le bac : médecine. Un choix que son professeur de mathématiques commente d’un cinglant : « Vous allez rater votre vie ! ». Mais le jeune homme est sûr de son choix.
Yannick Neuder choisit la fac de médecine plutôt que Math Sup
Déterminé, Yannick Neuder s’accroche à son rêve de gamin, malgré la longueur des études et les sacrifices personnels. Il poursuit son internat à Grenoble, en cardiologie, toujours enraciné dans son territoire isérois. Ce lien au soin de proximité reste central dans sa conception de la médecine : soigner, être là, agir. Lorsqu’un jour le maire de son village est pris d’un malaise, il intervient immédiatement, sans même réfléchir. « Instinct de médecin ! » sourit-il. Et c’est ainsi qu’il met un pied dans la politique, quand l’élu lui propose de rentrer au Conseil municipal.
Devenu ministre, Yannick Neuder n’a pas tout oublié de son exercice médical. Il lui arrive même encore « d’appeler ses patients », dont il s’est assuré au moment de sa nomination que les consultations soient assurées par ses collaborateurs.
Et comme pour clore un cycle, il évoque cette nuit de garde, vingt ans plus tôt, quand le SAMU amena un sexagénaire victime d’un infarctus : « C’était mon prof de maths. Je lui ai sauvé la vie. »