Vieillir en bonne santé en Europe ? Encore des efforts à faire, selon l’OCDE

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L'Europe doit augmenter ses efforts pour favoriser un vieillissement en bonne santé de la population, ce qui l'aidera à mieux faire face aux difficultés comme le manque de soignants, estime le rapport annuel de l'OCDE sur la santé dans l'Union européenne et les pays associés.

Vieillir en bonne santé en Europe ? Encore des efforts à faire, selon l’OCDE

© Midjourney x What's up Doc

« L'espérance de vie à 65 ans aujourd'hui dépasse les 20 ans, mais la moitié de ces années sont altérées par des maladies chroniques et des handicaps », note l'OCDE.

« C'est particulièrement vrai pour les femmes » qui certes « vivent plusieurs années de plus que les hommes », mais vont « vivre la plupart de ces années supplémentaires avec des problèmes de santé », relève le rapport.

La France se situe dans la tête de l'UE pour l'espérance de vie après 65 ans, avec 21,3 années. Elle reste très bien placée pour l'espérance de vie en bonne santé après 65 ans (11 ans), même si elle est loin derrière la Suède (13,9 ans).

Pas assez de sport

Le vieillissement en bonne santé passe en particulier par l'activité physique, qui n’est pas au mieux de sa forme dans l'UE pour les plus de 65 ans puisque seulement 22% d'entre eux pratiquent une activité physique suffisante selon les critères de l'OMS.

La France, au passage, fait figure de cancre pour l'activité physique, puisqu'elle « est l'un des pays de l'UE où l'activité physique est la plus faible parmi tous les groupes d'âge de la population », fait remarquer l'OCDE.

« Seulement 15% des enfants de 11 ans en France faisaient au moins une heure d'activité par jour en 2021/22 (le seuil recommandé par l'OMS) par rapport à une moyenne de 22% dans l’UE », selon le rapport.

Chez les Français de 18-64 ans, seulement 28% atteignait le seuil de l'OMS (deux heures et demie d'activité physique par semaine), contre 35% en moyenne dans l'UE.

Le taux d'obésité - facteur de risque pour de nombreuses pathologies chroniques - est élevé dans l'UE, grimpant jusqu’à 20% pour les personnes au-dessus de 65 ans.

Une politique générale de vieillissement en bonne santé serait d'autant plus la bienvenue qu'elle pourrait venir soulager des systèmes de santé partout sous pression, note l'OCDE.

Elle pourrait « ralentir la croissance des dépenses de santé dans le PIB dans les décennies à venir (...) et réduire la demande pour les personnels de santé et d'accompagnement du vieillissement », note le rapport.

Manque de médecins 

La pénurie de personnels est bien installée en effet, avec « vingt pays européens qui ont rapporté manquer de médecins en 2022 et 2023, et quinze qui ont rapporté un manque d'infirmières », note le rapport.

En 2023, plus de 40% des médecins de Norvège, Irlande et Suisse, et 50% des infirmières d’Irlande avaient été formé à l'étranger, souligne-t-il.

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/2024-bascule-des-ages-en-europe-avec-les-plus-de-65-ans-plus-nombreux-que-les-moins-de-15 

En France, le manque de médecins est particulièrement patent, avec 3,2 médecins pour 1.000 habitants (3,7 si on compte les internes), contre 4,2 en moyenne dans l'UE.

Le nombre d'infirmiers en France en revanche « était légèrement supérieur à la moyenne européenne en 2022 (8,8 pour 1.000 habitants contre 8,4 dans l'ensemble de l'UE) », même s'il reste « bien inférieur » à celui de pays voisins comme l'Allemagne ou l'Italie.

D'une manière générale, dans toute l'Europe, « améliorer les conditions de travail et la rémunération sont des facteurs clefs pour améliorer l'attractivité de la profession et parvenir à conserver ses soignants », note l'OCDE.

Les experts recommandent aussi « d'optimiser la répartition des compétences » entre soignants, par exemple en développant les infirmières de pratique avancée.

Selon le rapport, la France est au neuvième rang en termes de dépenses de santé par habitant en 2022.

En revanche, elle est au deuxième rang des pays européens si on prend la part des dépenses de santé dans le PIB (11,9%), « un niveau supérieur à tous les autres pays européens à l'exception de l’Allemagne (12,6% du PIB) ».

Avec AFP

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