Urgences : les solutions des hospitaliers

Article Article

La Fédération hospitalière de France (FHF) et le syndicat de praticiens hospitaliers SNPHARe présentent à leur tour leurs propositions pour régler la « crise des urgences », dans le même esprit que les libéraux : c’est une crise du système de santé. Mais avec des solutions qui risquent de ne pas plaire à tout le monde.

Urgences : les solutions des hospitaliers

Alors que la ministre de la Santé avance quelques solutions pour résoudre la crise des urgences, que les syndicats libéraux proposent les leurs, les hospitaliers y vont aussi de leurs propositions. LA FHF et le SNPHARe dévoilent leurs listes d’amélioration du système qui permettraient de résorber le symptôme le plus visible : l’engorgement des urgences.
 
Comme à peu près tout le monde, les deux organisations proposent de stopper les fermetures de lits lorsque celles-ci sont décidées sur des arguments comptables. Le SNPHARe demande même d’augmenter leur nombre. Pour le reste, les points de focalisation divergent en partie.

À lire aussi : Grève des Samu et des urgences : même combat ?

À bas les mercenaires !

Ils incitent les pouvoirs publics à ratisser large. Le SNPHARe demande un plan d’action global pour l’hôpital public et une hausse des salaires des urgentistes. La FHF est plus précise : elle propose de donner plus de responsabilité aux infirmiers d’accueil, leur permettant par exemple de réaliser des sutures ou de prescrire de la biologie ou des examens radio, ou encore de créer des infirmiers de pratiques avancées qui accompagneraient les patients après avis médical.
 

À lire aussi : IPA "urgences" : les syndicats d’infirmiers applaudissent !

La FHF souhaite également mettre en place des bed managers, augmenter la défiscalisation des heures supplémentaires et… sanctionner « au niveau déontologique » les médecins intérimaires « mercenaires » qui demanderaient une rémunération supérieure aux plafonds !

Permanente tes soins, sinon…

Tout le monde s’accorde à dire, comme le rappelle le SNPHARe, qu’il est nécessaire de repenser la prise en charge en amont des urgences. La FHF, là encore, a des idées, certes un peu hospitalo-centrées mais des idées quand même. Elle propose la mise en place d’un plan personnes âgées qui imposerait une mutualisation des infirmiers de nuit dans les Ehpad, des équipes mobiles de gériatrie, une permanence téléphonique et de télémédecine, et une filière d’accès direct aux services hospitaliers.
 
Elle s’intéresse tout de même à ce qu’il se passe en ville : la FHF souhaite mettre en place une permanence des soins jusqu’à 22 heures au sein des CPTS, en prolongeant les horaires d’ouverture des cabinets ou dans des maisons de santé à exercice partagé. Le tout, avec une visibilité à 30 jours pour l’ARS, faute de quoi l’agence pourrait prendre « des dispositions qui s’imposent pour assurer la permanence des soins ». Pas sûr que les libéraux apprécient que FHF s’intéresse à ce qu’il se passe en ville.
 
Enfin, on reparle du numéro d’appel des soins non programmés. Contrairement aux libéraux, la FHF propose de centraliser tous les appels de soins non programmées, urgences ou non, vers le 15. Une solution que la CSMF et MG France rejettent fermement. Ils préfèrent la mise en place d’un numéro d’appel pour la médecine de ville, le 116 117, déjà prévu par la loi, en parallèle du 15, avec une interopérabilité entre les deux pour rediriger vers les urgences, le cas échéant.

À lire aussi : Urgences : les médecins rejoignent (officiellement) le mouvement

Les gros dossiers

+ De gros dossiers