Urgences : les médecins rejoignent (officiellement) le mouvement

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Le collectif Inter-urgences annonce que « les médecins rejoignent le mouvement » de grève nationale dans les services d’accueil des urgences lancé en mars dernier.

Urgences : les médecins rejoignent (officiellement) le mouvement

Ça y est, c'est fait ! Après quelques mois d'hésitation, des syndicats et associations de médecins ont enfin officiellement rejoint le mouvement de contestation mené par le collectif Inter-urgences, qui dure depuis près de six mois. Dans un communiqué publié le 2 septembre, le collectif Inter-urgences annonce que « les structures représentatives [...] appellent l'ensemble des médecins à rejoindre la mobilisation portée par le collectif Inter-urgences ».
 
Le texte est signé par l'association des médecins urgentistes de France (Amuf), mais aussi par le SNPHARe, Jeunes Médecins, le Syndicat national des médecins hospitaliers (SNMH), Action praticiens hôpital (APH) ou encore le Printemps de la psychiatrie.

Équipage différent, même cap

Le collectif avait jusqu'à présent demandé aux médecins de rester à l'écart, afin de ne pas mélanger les revendications. L'histoire des contestations communes n'est en effet pas en faveur des paramédicaux : une fois les médecins sur le pont, les projecteurs médiatiques (et les concessions gouvernementales) finissent souvent par éclairer les médecins et laisser les paramédicaux dans l'ombre. Mais le collectif tente sa chance, comme il nous l’annonçait début août.

Photo (Collectif Inter-urgences) : Hugo Huon Président du Collectif Inter-Urgences. Patrick Pelloux Président de l'AMUF (Association des Médecins Urgentistes de France). E. Loeb et F. Verdonk (Jeunes médecins). O. Varnet SMNH FO (Syndicat National des Médecins Hospitaliers FO). A. Gervais CME AP-HP. R. Péquignot APH (Action Praticien Hospitalier).
 
Les revendications sont jointes : valorisation des métiers (de l'argent pour attirer les professionnels), la fin des campagnes de fermeture de lits, des engagements pour plus d’effectifs. Le collectif demande aussi une amélioration des conditions de travail, qui passera en priorité par la création d’un observatoire destiné à quantifier la qualité de vie au travail des soignants. Il est pour l’instant difficile d’affirmer avec certitude, malgré l’augmentation apparente du nombre de suicides de soignants, que leur mal-être ressenti se traduit dans la mortalité.

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Agnès Buzyn prend une route alternative

Hasard du calendrier (ou pas), Agnès Buzyn a profité de ce lundi de rentrer pour annoncer elle aussi des mesures destinées aux urgences. En visite au CHU de Poitiers elle a rappelé ses deux grands axes de développement à moyen et long terme : trouver des solutions pour éviter les recours inutiles aux services d’urgences et libérer du temps médical aux médecins. Le premier dépendant évidemment du second.
 
Petite nouveauté : elle annonce également que seront valorisées des solutions innovantes qui iraient dans le sens d’un désengorgement des urgences. Des « mesures qui fonctionnent, qui sont consensuelles », et qui ont montré leur efficacité sur le terrain. Elle propose ainsi de généraliser les filières d’admission directe des personnes âgées, et proposera des incitations financières aux établissements qui les mettront en place.
 
Elle aimerait également voir la mise en place de « vidéo-assistance entre les Ehpad et le Samu » pour traiter les pathologies bénignes. Les professionnels pourraient également voir leurs compétences élargies : le Samu pourrait ainsi être autorisé à transporter des patients vers les cabinets de ville, et les paramédicaux des urgences à faire des sutures, par exemple (moyennant une prime de 80 euros par mois). Des fonctions qui pourraient être étendues via la création des infirmiers de pratique avancée spécialisés dans la médecine d’urgence.
 
Des pistes intéressantes, mais qui ne répondent pas vraiment aux demandes du collectif Inter-urgences élargi.
 

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