Université Paris-Descartes : donner son corps à la science… ou à la vente ?

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Le Centre du Don des Corps de l’université de médecine Paris-Descartes se retrouve une nouvelle fois au cœur d’une sombre affaire.

Université Paris-Descartes : donner son corps à la science… ou à la vente ?

Ses portes étaient closes depuis deux ans, après un premier scandale révélé par l’Express concernant la conservation des corps dans des conditions indignes. Depuis une enquête publiée ce mardi 1er juin, c’est une nouvelle accusation qui plane au-dessus du Centre du Don des Corps de l’université de médecine Paris-Descartes.

Selon les informations de France Info, certains des corps qui avaient été donnés à la science, et donc dans le but de faire avancer la recherche, auraient en réalité servi à des crash-tests dans l’industrie automobile et l’armée. Le pot aux roses (ou plutôt aux chrysanthèmes) a été exposé dans un rapport de l’IGAS consulté par nos confrères.

Au total, 37% des revenus du CDC provenaient de ce commerce macabre par le biais d’une convention « légale et unique en Europe », passée entre l’université et le Ceesar (Centre européen d’études de sécurité et d’analyse des risques). Et cette dernière prévoit une base tarifaire de « 900 euros pour un sujet, 400 pour une pièce anatomique ».

Une utilisation a été très mal perçue par les familles des personnes ayant fait le choix de donner leur corps à la science, une telle éventualité n’ayant jamais été mentionnée au moment du don. Elles ont notamment créé, depuis le premier scandale, l'organisation à but non lucratif Charnier Descartes Justice et Dignité pour les Donneurs - CDJD.

Les industriels quant à eux, ont fait valoir la nécessité de réaliser de tels tests aussi bien dans l’industrie automobile que l’armée afin de protéger au mieux et dans des conditions réelles les usagers.

Le CDC finira-t-il par rouvrir ses portes ? Si oui, quel sera l’encadrement prévu pour protéger les dépouilles qui y atterrissent ? La ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal doit se prononcer lors de la remise officielle du rapport de l’IGAS le 7 juin prochain.

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