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"La FHF dénonce avec force une suppression qui risquerait d’avoir des conséquences dramatiques sur un système de santé déjà en grande souffrance. Elle appelle l’Assemblée nationale, qui se penchera sur le texte à partir du 11 décembre, à rétablir ce dispositif protecteur essentiel", écrit dans un communiqué la Fédération hospitalière de France (hôpitaux publics). Le représentant des hôpitaux privés appelle lui aussi à "maintenir" ce dispositif "de santé publique".
La FHF pointe d'abord des "risques majeures en termes de santé publique", alors que ces personnes sont "souvent plus précaires et sujettes aux maladies infectieuses". Cette réforme "revient à affaiblir notre système de santé, à rebours du virage préventif souhaité par tous les acteurs", juge-t-elle.
Les soignants face à un « dilemme éthique et déontologique inacceptable »
"Sur le plan financier, la suppression de l'AME fragiliserait de façon extrêmement forte un hôpital public soumis à de fortes tensions budgétaires" en le privant "des financements associés à la prise en charge des personnes malades, qui continueraient d’être soignées", poursuit la fédération.
"L'ensemble de la communauté scientifique, médicale et économique s'accorde à dire qu'une prise en charge précoce des problèmes de santé est souvent moins onéreuse qu’une prise en charge tardive", qui a elle des "effets désastreux pour les personnes".
La fin de l'AME placerait les soignants "dans une situation de dilemme éthique et déontologique inacceptable: refuser des soins nécessaires (...) ou soigner en dégradant la situation budgétaire de leur établissement", déplore encore la FHF.
"Protéger la santé des plus vulnérables, c’est protéger l’ensemble des populations. Au-delà du devoir d'humanité, c’est un enjeu majeur de santé publique", estime aussi dans une déclaration à l'AFP le président de la Fédération des hôpitaux privés (FHP), Lamine Gharbi.
Des personnels médicaux parmi les sénateurs votants
"Les hôpitaux privés et les cliniques prennent en charge 20% des patients titulaires de l’AME, de la complémentaire santé solidaire (C2S), et de la Puma (protection universelle maladie, ex CMU-C)", précise-t-il.
Cette suppression "est une erreur politique et sanitaire", juge aussi Eric Chenut, président de la Mutualité française, qui fédère les mutuelles.
"Un virus n'a pas de frontière, l'épidémie du Covid nous l’a rappelé tragiquement. Faire ce choix de la dégradation de la santé des plus vulnérables, c’est créer les conditions d’une mise en danger de tous", écrit-il dans une déclaration à l'AFP, appelant à "rester ferme sur nos valeurs humanistes".
Parmi les sénateurs de droite et du centre qui ont voté la réforme figurent une quinzaine de soignants de profession (médecins, pharmaciens ou infirmière).
Avec AFP