Une charte éthique dans les facultés de médecine

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Vers la fin des conflits d'intérêts ?

Une charte éthique dans les facultés de médecine

L’ANEMF soutient la publication de la charte Éthique et Déontologique produite par les facultés de médecine et d’odontologie. Cette charte, rédigée par la conférence des doyens, est désormais proposée à toutes les facultés concernées. Dans l'attente de son adoption par chaque établissement, des syndicats appellent déjà à aller plus loin.

« L’indépendance de la formation médicale à l’égard des intérêts particuliers ne se négocie pas, c’est un enjeu de santé publique ». La charte éthique et déontologique des facultés de médecine et d’odontologie donne le ton. Ce nouveau document approuvé par les conférences de doyens et appuyé par l’Association Nationale des Étudiants en Médecine de France (ANEMF) vient encadrer « les éventuelles relations avec l’industrie du médicament et des produits de santé ». 

Le Formindep, association pour une formation et une information médicales indépendantes, « salue vivement le travail effectué ». Il y a huit mois, l’organisation avait révélé dans une étude que seules 9 facultés de médecine sur 37 avaient pris des résolutions pour se prémunir contre les conflits d’intérêts.

La charte demande la création d’une commission de déontologie au sein de chaque faculté de médecine. Elles produiront chaque année un rapport pour faire le point sur la bonne application ou non des indications de la charte. Les PU-PH devront pour leur part obtenir un agrément s’ils souhaitent travailler pour un laboratoire. La charte doit maintenant être adoptée dans chaque faculté. Mais pas sûr que cela soit si simple.

Le SNJMG salue mais...  

Le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes pense en effet que « ce texte n'est pas parfait ». Exemple selon lui : la charte ne se prononce pas sur la présence des firmes au sein des campus par le biais de stands ou d’événements organisés) et ne peut pas impliquer totalement les CHU (« NB : ce mois-ci, la dernière réunion de la Fédération Hospitalière de France - où participent les CHU - s'est faite en partenariat avec l'industrie pharmaceutique », rapporte-t-il).

A titre symbolique, il écrit donc qu'il suivra notamment le devenir de l'amphithéâtre Boiron à Lyon... Satisfait en partie, le syndicat demande à présent l'élargissement de cette démarche à toutes les autres formations de professionnels de santé : pharmaciens, sage femmes et para médicaux. Quand on vous disait que cela ne sera pas si simple ! 

Source:

Thomas Moysan et Bruno Martrette-Gomez

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