Un médecin pourrait être le plus grand tueur en série d'Allemagne, son procès s'est ouvert hier

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Le procès d’un médecin spécialisé dans les soins palliatifs à domicile, accusé d’avoir tué 15 patients et soupçonné d’en avoir tué près de six fois plus, s’est ouvert lundi à Berlin. « Il a sciemment profité de la confiance totale qui lui était accordée en tant que médecin (...) et s’est comporté en 'maître de la vie et la mort' », a affirmé le procureur Philipp Meyhöfer, en lisant l’acte d’accusation.

Un médecin pourrait être le plus grand tueur en série d'Allemagne, son procès s'est ouvert hier

© Midjourney X What's up Doc

Visage rond, cheveux bouclés et yeux clairs, Johannes M., 40 ans, ne s’est exprimé que pour donner des informations sur son identité.

Marié et père d’un enfant, il pourrait être, selon la presse allemande, le plus grand tueur en série de l’Allemagne de l’après-guerre : « 96 autres décès suspects », dont celui de sa belle-mère, sont encore à l’étude par le parquet.

Cette dernière, atteinte d’un cancer, est décédée début 2024, lors d’un week-end de visite du couple en Pologne.

Pour l’heure, Johannes M. est poursuivi pour les meurtres de 12 femmes et 3 hommes à Berlin entre septembre 2021 et juillet 2024.

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« Il a rendu visite à ses patients sous prétexte de soins médicaux et a annoncé des visites à domicile avec déjà l’intention de tuer », a souligné le procureur.

Il leur aurait injecté, sans indication médicale ni consentement, un sédatif suivi d’un relaxant musculaire. Cette combinaison entraîne « une paralysie des muscles respiratoires » puis « un arrêt respiratoire et la mort en quelques minutes ».

Dans au moins cinq cas, il aurait ensuite mis le feu au domicile des victimes pour dissimuler ses actes.

Une thèse déjà morbide

Selon plusieurs médias allemands, Johannes M. avait consacré sa thèse de médecine, soutenue en février 2013 à l’âge de 28 ans, à l’étude des homicides.

« Pourquoi les gens tuent ? », interrogeait-il dès les premières lignes de son mémoire, qui portait notamment sur les homicides non détectés et les meurtres de patients.

C’est fin juillet 2024 que sa cheffe, alertée par la fréquence inhabituelle des décès parmi ses patients et les incendies récurrents dans leurs logements, a contacté la police, d’après Die Zeit.

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Johannes M. est arrêté début août à son retour de vacances, d’abord pour le meurtre de quatre patientes. Mais très vite, la liste des victimes présumées s’allonge : huit en novembre, dix en février, puis quinze en avril.

L’été de son arrestation, il est soupçonné d’avoir tué deux personnes le même jour : le matin du 8 juillet, un homme de 75 ans dans le quartier de Kreuzberg, puis quelques heures plus tard une femme de 76 ans à Neukölln, où il aurait incendié son appartement.

Un silence glaçant

Jusqu’à présent, Johannes M. n’a fait aucun aveu.

Le parquet estime qu’il « n’aurait pas eu d’autre motif que l’homicide », et réclame une condamnation avec reconnaissance de gravité particulière, ce qui prolongerait sa détention, ainsi qu’une interdiction définitive d’exercer la médecine.

Le procès prévoit au moins 35 audiences jusqu’en janvier prochain.

Cette affaire rappelle celle de Niels Högel, un ex-infirmier reconnu coupable en 2019 d’au moins 85 meurtres de patients dans deux hôpitaux de Basse-Saxe. Entre 2000 et 2005, il avait provoqué des arrêts cardiaques pour ensuite tenter de réanimer ses victimes et apparaître comme un sauveur. Le nombre réel de morts pourrait dépasser les 200, beaucoup de corps ayant été incinérés.

Avec AFP

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