Un médecin pénitentiaire condamné à 8 mois de prison avec sursis pour un défaut de diagnostic en cause dans le décès d'un détenu

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Un médecin de la maison d'arrêt nordiste de Sequedin a été condamné en appel à huit mois d'emprisonnement avec sursis pour homicide involontaire, après une relaxe en première instance, pour le décès d'un détenu à la suite d'une hémorragie digestive en février 2016.

Un médecin pénitentiaire condamné à 8 mois de prison avec sursis pour un défaut de diagnostic en cause dans le décès d'un détenu

© IStock

La cour d'appel de Douai a rendu public ce 19 septembre cet arrêt, prononcé lundi, renversant la décision du tribunal correctionnel de Lille de février 2022. Le médecin avait alors été relaxé en raison de la "complexité" de la situation, le détenu ayant refusé des soins et présentant des symptômes peu clairs.

Adil Taychi, 36 ans, un détenu réputé difficile incarcéré à Sequedin depuis mai 2015, avait perdu 16 kg en neuf mois lorsqu'il est décédé le 12 février 2016.

Trois jours auparavant, alors qu'il avait eu un malaise après avoir vomi du sang, le médecin qui exerçait à l'unité hospitalière de la maison d'arrêt avait estimé qu'il n'y avait pas lieu de l'extraire de sa cellule pour l'envoyer aux urgences. Il avait demandé une fibroscopie, mais pas en urgence.

Le 12 février, le Dr L. avait revu Adil Taychi et constaté un rythme cardiaque et une tension élevés, mais les avait mis sur le compte d'une grève de la faim du détenu. Ce dernier était décédé le soir-même.

Les experts interrogés ont évoqué un « défaut de diagnostic »

Parmi les experts interrogés en appel, deux ont évoqué un "défaut de diagnostic" et tous ont estimé qu'une hospitalisation aurait permis une prise en charge adaptée.

La cour d'appel a retenu une "faute caractérisée" du médecin, lui reprochant d'avoir décliné une hospitalisation en urgence, bien qu'il ait été informé par les surveillants que le détenu avait vomi du sang.

Cette décision "a un lien de causalité certains avec le décès de ce dernier", a estimé la cour.

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En première instance, la famille du détenu avait soutenu que des apriori négatifs du médecin à l'égard du détenu l'auraient conduit à cette erreur de diagnostic et à se contenter d'un examen clinique superficiel.

Avec AFP

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