Trois médecins de la clinique Mont-Louis condamnés suite à la mort du frère du rappeur Mac Tyer

Article Article

Trois médecins ont été condamnés à douze et dix-huit mois de prison avec sursis et un an d’interdiction d’exercice avec sursis, à Paris, pour homicide involontaire après la mort dans une clinique en 2015 du frère du rappeur Mac Tyer.

Trois médecins de la clinique Mont-Louis condamnés suite à la mort du frère du rappeur Mac Tyer

Mac Tyer.

© Capture/DR

Le jeune homme de 28 ans est décédé le 10 février 2015 à 5h15 du matin à la clinique Mont-Louis, dans le XIe arrondissement de la capitale, où il avait été admis la veille pour subir une opération abdominale bénigne.

Le chirurgien qui a réalisé l'opération a été condamné le 12 septembre à dix-huit mois d'emprisonnement avec sursis, le médecin anesthésiste-réanimateur et le médecin de garde ce soir-là à douze mois de prison avec sursis.

Ils se sont vus, en outre, infliger un an d'interdiction professionnelle avec sursis.

La 31e chambre correctionnelle a retenu des "imprudences" et "négligences" commises dans la prise en charge post-opératoire, condamnant "l'inertie" et "l'incurie" des trois médecins, le patient étant décédé d'une hémorragie "à bas bruit" consécutive à l'opération.

En partant le soir, le chirurgien, qui avait repéré et suturé un saignement pendant l'opération, n'a pas "communiqué d'instructions précises quant aux signaux cliniques devant faire l'objet d'une attention particulière" au médecin de garde, estime le tribunal.

Au plus tard à 22h53, il "avait eu accès, ou était en mesure d'avoir accès, à toutes les informations nécessaires pour comprendre" qu'une nouvelle opération "s'imposait", selon la décision.

« La justice n’a pas cillé devant le mode de défense de ces médecins, qui se renvoyaient la faute »

Le jugement pointe la surveillance "insuffisante", puis "l'absence de réaction" de l'anesthésiste "devant la dégradation de l'état de santé" du patient.

Quant au médecin de garde, pour le tribunal, il "a fait le choix de ménager l'ego de ses confrères et de respecter leur autorité implicite, plutôt que d'ordonner le transfert du patient vers une unité adaptée".

Après "un long parcours judiciaire de huit années", l'avocat des parties civiles, Me Yann Le Bras, a salué "une justice qui n'a pas cillé devant le mode de défense de ces médecins".

Ces derniers "se renvoyaient la faute, en reportant sur l'autre la responsabilité d'avoir été négligents dans le processus morbide qui a amené au tragique décès d'un jeune homme, père de 4 enfants", s'est indigné l'avocat.

https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/de-la-prison-avec-sursis-pour-les-deux-medecins-en-cause-dans-le-deces-du-petit-timeo-au

"On constate que les décisions chirurgicales n'ont pas été remises en cause, mais que le tribunal lui reproche d'avoir trop fait confiance à l'équipe médicale, entre les différents médecins", a déclaré l'avocate du chirurgien, Me Marie-Christine Chastant-Morand, ajoutant que son client, "très marqué" par cette affaire, "réfléchit" à un éventuel appel.

Les conseils des deux autres prévenus n'ont pas souhaité s'exprimer.

Avec AFP

Les gros dossiers

+ De gros dossiers