Suite au décès d'une patiente, un chirurgien suspendu un an

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Un chirurgien a été condamné à un an de suspension d'exercice le 13 février dernier. L'une de ses patientes était décédée en août 2016 et la chambre nationale disciplinaire a estimé qu'il n'avait pas, entre autres, apporté "les soins consciencieux et dévoués" d'un praticien, dus à ses patients. 

Suite au décès d'une patiente, un chirurgien suspendu un an

À compter du 1er juin 2019, le Dr Boudara, spécialiste en chirurgie viscérale et digestive, n’exercera plus sa discipline de chirurgien et ce pour un an. Non pas parce qu'il a décidé de prendre un congé sabbatique, loin de là. Il a été condamné par la chambre disciplinaire nationale de l’ordre des médecins le 13 février dernier à une interdiction d'exercer de douze mois, rapporte l'agence de presse médicale (APM). En cause : le décès d’une de ses patientes en aout 2016.

Opérée le 20 juillet 2016 pour une obésité morbide, la patiente de 25 ans a été conduite aux urgences deux jours plus tard. Elle a été ramenée aux urgences du centre hospitalier de Chartres le 24 juillet, où ont été confirmés un épanchement pleural et un ventre chirurgical ainsi qu’une péritonite avec penumopéritoine et un épanchement pleural sur une probable fistule post-opératoire. Le 26 juillet, la patiente était de nouveau opérée par le Dr Boudara dans son établissement, et sortait le 29 juillet. Mais la patiente s’est de nouveau présentée aux urgences les 6 et 16 aout. Le 17 août la patiente était une fois de plus transférée en état de choc hémorragique à l’hôpital Ambroise Paré (Boulogne-Billancourt) et opérée en urgence. Elle décédait le soir même.

Condamné à six mois en première instance

Le Dr Boudara avait été condamné le 9 juin 2017 à six mois d’interdiction d’exercer par la chambre disciplinaire de première instance du centre Val-de-Loire. Il avait fait appel de cette décision, tout comme la mère de la patiente qui estimait que la première peine avait été trop clémente. Le chirurgien avait fait appel  car pour lui, les juges avaient commis une erreur en fondant leur jugement non sur un manquement déontologique, mais sur une faute médicale.

Pour la chambre nationale, qui a condamné le Dr Boudara à un an de suspension, les soins entrepris n’ont pas répondu à l’exigence de « soins consciencieux et dévoués qu’un praticien doit assurer personnellement à son patient ». De plus, ajoute la chambre, « le Dr Boudara ne s’est pas donné les moyens d’élaborer les diagnostics qu’il a été amenés à poser et les décisions qu’il a été conduit à prendre dans les meilleures conditions de sécurité ». Les juges ajoutent que le Dr Boudara ne pouvait ignorer la fermeture du bloc opératoire de l’établissement durant le mois d’août, ni l’absence durant la même période de médecins anesthésistes et vasculaire et de médecin viscéral. 

Trois mois de suspension pour violence verbale

Dans la même affaire, le Dr Cheikh Nadri, urgentiste au sein du même établissement que le Dr Boudara, a été condamné à trois mois d’interdiction d’exercer assortie de un mois et demi de sursis, du 1er au 15 juin 2019. Il avait été condamné en première instance à deux mois d’interdiction d’exercer pour avoir fait preuve de violence verbale le 17 août à l’encontre du compagnon de la patiente. 

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