Le Dr Borée crie au #scandale sur Twitter. Très présent sur le réseau social, le praticien s’est indigné publiquement le 20 mai d’un courrier envoyé par la CPAM à l’un de ses patients. Celui-ci est officiellement sous surveillance de l’assurance maladie pour un arrêt de travail qui ne plaît pas à la caisse locale.
Le patient a en effet eu le malheur de consulter un autre praticien que le Dr Borée, un praticien qui n’était donc pas son médecin traitant. Il est ressorti avec un arrêt de travail. Et ça, la CPAM n’aime pas, apparemment ! « Nous nous interrogeons sur cette situation, compte tenu du fait que le rôle de votre médecin traitant est de vous suivre et de vous orienter au mieux dans le parcours de soins, notamment lors d’un arrêt de travail », rappelle-t-elle. En traduisant en termes de tous les jours : « Si vous êtes allé voir ailleurs, c’est sans doute que vous essayez de nous arnaquer ».
Personne ne remplace le Dr Borée
L’erreur a été de se présenter dans la maison de santé pluriprifessionnelle (MSP) du Dr Borée, mais d’avoir consulté… son associé, comme l’explique le Twittos. Il s’indigne de ce courrier accusateur, alors que la MSP est un « modèle promu par les instances ». « Je sais depuis longtemps que la CPAM n’est pas un partenaire, mais quand même… » ajoute-t-il.
Le courrier est en effet menaçant. Il se montre intéressé « de connaître les raisons pour lesquelles vous n’avez pas consulté votre médecin traitant ». Il demande aussi de répondre par courrier ou par mail au directeur délégué à la santé, et informe le patient que, désormais, pour cette faute inadmissible, il fera l’objet d’un « suivi particulier » de ses arrêts de travail. Le patient semble abuser…
Ah, en fait non, d’après le Dr Borée. Il affirme sur Twitter que « c’est un patient tout ce qu’il y a de plus lambda, avec UN arrêt au cours de l’année passée ». En plus, il est « gentil comme tout » !
Courrier adressé par la CPAM à un de mes patients dont l'AT avait été fait par mon associée, dans notre MSP, modèle promu par les instances.
Sous-entendus et menaces.
Je sais depuis longtemps que la CPAM n'est pas un partenaire mais quand même... #Scandale #Incohérence pic.twitter.com/dMI1eSDmQa— Borée (@Dr_Boree) 20 mai 2019
Sans rancune ?
Les réactions sur le tweet n’ont pas manqué, et certains avancent comme explication un courrier automatique de la CPAM. « Les médecins exerçant dans le cadre de la même spécialité au sein d’un cabinet médical situé dans les mêmes locaux ou dans un centre de santé mentionné à l’article L. 6323-1 du code de la santé publique peuvent être conjointement désignés médecins traitant », explique pourtant le code de la santé publique.
On n'y peut rien si la CPAM reste infoutue de gérer le concept de "co-médecin traitant" prévu par la Loi (Code de la Sécurité Sociale). pic.twitter.com/VHk4ls4Oz5
— Jean-Jacques Fraslin (Le retour) - No #FakeMed (@Fraslin) 21 mai 2019
Le Syndicat national des jeunes médecins généralistes a réagi, signalant que « malgré les assurances des différents gouvernements, ameli était incapable de gérer correctement le partage de la fonction de médecin traitant entre associé-e-s ». Une difficulté que le syndicat avait signalée… « en 2005 ! »
D’après un commentaire de Pétronille, « Sur les nouveaux arrêts en ligne y a une mention "participant au cabinet de groupe" ». Le médecin aurait peut-être tout simplement omis de cocher une case…
Sur les nouveaux arrêts en ligne y a une mention « participant au cabinet de groupe » / peut être justement avec l’Idee que ça fonctionne mieux à l’avenir ?
— Pétronille (@DrePetronille) 23 mai 2019