Travailler jusqu’à 70 ans dans la joie et la félicité

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La retraite complémentaire en temps choisi

Travailler jusqu’à 70 ans dans la joie et la félicité

Les jeunes d'aujourd'hui étant les vieux de demain, parlons... retraite. À compter de 2017, la retraite complémentaire des libéraux passe en temps choisi. Objectif : valoriser l’activité après 65 ans.

 

À compter du 1er janvier 2017, le mode de calcul de la retraite complémentaire des libéraux (voir encadré) change. La poursuite d’activité après 65 ans sera désormais valorisée, contrairement à ce que prévoit le système actuel.

Prenons un cas fictif. Après trois décennies de bons et loyaux services, le Dr Jean Peuplu aimerait revendre son cabinet pour aller se dorer la pilule à Villefranche-sur-Mer. Généraliste de campagne, il peut compter sur une allocation retraite de 2600 euros par mois - soit précisément le montant moyen de la retraite libérale. Pour toucher cette retraite à taux plein, il doit actuellement patienter jusqu’à 65 ans.

Plus logique et moins punitif

Si le Dr Peuplu souhaite partir avant l’âge 65 ans, sa retraite complémentaire subit une décote. Pour un départ à 62 ans, par exemple, il touchera une allocation réduite à 2436 euros, au lieu de 2600 euros. Pénalisé s’il veut partir plus tôt, le Dr Peuplu n’est même pas favorisé s’il souhaite poursuivre au-delà de 65 ans : quoi qu’il arrive, sa retraite plafonnera à 2600 euros.

La réforme de la retraite en temps choisi vise à réparer cette asymétrie. « On récompense ceux qui travaillent plus longtemps : plus les médecins travaillent, plus leur coefficient de surcote est important », nous explique-t-on à la Carmf. En clair : toute prolongation d’activité au-delà de 62 ans fera désormais l’objet de gratification. Plus clair et plus incitatif.

Debout les morts !

Revenons au bon Dr Peuplu. Avec la retraite en temps choisi, il touchera sensiblement le même montant qu’avant s’il décide de plier bagages entre 62 ans et 65 ans. Mais s’il a la bonne idée de poursuivre son activité au-delà, la différence est sensible. Pour un départ à 70 ans, il bénéficiera ainsi d’une retraite de 2760 euros (au lieu de 2600 euros).

En incitant les médecins qui le souhaitent à poursuivre leur activité, la Carmf entend rationaliser le système tout en luttant contre la pénurie médicale. Mais en supprimant la notion d’âge de départ à taux plein, pour la remplacer par un âge « plancher » de 62 ans, elle prend aussi le risque de faire sauter un verrou psychologique.

 

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La retraite libérale pour les nuls

La retraite des médecins libéraux est un gâteau à trois couches. On distingue :

-      la retraite de base, qui compte pour 21 % de l’allocation retraite ;

-      la retraite ASV, le « régime spécial » des médecins, qui compte pour 35 % de l’allocation retraite ;

-      et enfin la retraite complémentaire, qui représente 44 % de l’allocation.

La réforme de la retraite en temps choisi porte sur le fonctionnement de cette dernière caisse. Elle a été votée en 2016 par son organisme gestionnaire, la Caisse autonome de retraite des médecins de France (Carmf).

Source:

Yvan Pandelé

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