TracStocks, ou comment mieux anticiper les ruptures des stocks des médicaments

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Anticiper les tensions et les ruptures de stocks des médicaments d’intérêt thérapeutique majeur. C’est l’objectif poursuivi par la plateforme TracStocks déployée par les entreprises du médicament depuis décembre dernier. Entretien avec Thomas Borel, directeur des affaires scientifiques du LEEM.

TracStocks, ou comment mieux anticiper les ruptures des stocks des médicaments

Pour mieux guérir, mieux vaut prévenir. Le 9 février dernier, les entreprises du médicament (LEEM) ont présenté la plateforme TracStocks. Leur idée ? Développer un outil capable de faciliter la déclaration des données de stocks en tension afin de mieux anticiper les ruptures de médicaments possibles. « C’est une plateforme qui permet aux autorités de disposer d’informations sur les stocks d’intérêt thérapeutique lorsqu’une tension survient chez un fabricant », précise Thomas Borel, directeur des affaires scientifiques du LEEM.
 
Depuis plusieurs années, les tensions d’approvisionnement sur le plan international sont sur une pente ascendante. Une tendance qui répond de causes multifactorielles que le LEEM, associé à le Gemme (génériques) et les laboratoires des médicaments d’importation parallèle (Lemi), tente d’inverser au travers du déploiement de TracStocks. « Le sujet des tensions d’approvisionnement est l’une de nos priorités. Les entreprises du médicament sont extrêmement mobilisées », assure le directeur. 
 
Concrètement, comment ça marche ?  Ce sont les laboratoires qui rentrent les informations de tensions dans la plateforme. Pour éviter tout problème concurrentiel, les données sont gérées par un « tiers de confiance » dont l’identité n’a pas été révélée. Seules les autorités publiques, dont l’ANSM, peuvent y avoir accès. « À terme, cela lui permettra d’avoir une vision claire de ce qui est disponible pour la prise en charge du patient », indique Thomas Borel qui souligne que cet outil leur permettra de « gagner du temps ». « Elle n’aura qu’à se tourner vers cette plateforme pour connaître les alternatives existantes », ajoute-t-il.
 
Développé depuis plus d’un an, cet outil a commencé à être déployé fin 2020 pour suivre l’évolution des stocks des traitements de prise en charge de la réanimation. Cela, afin de mieux lutter contre la Covid-19. Si aucun cadre règlementaire ne régit cet outil, « l’objectif est que d’ici quelques années tous les laboratoires soient inscrits sur cette plateforme ». Car plus les entreprises y seront recensées, plus l’information concernant les stocks de médicaments sera précise.
 

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