Arnaud Robinet © FHF
« La FHF souhaite ouvrir la discussion d'une évolution du cadre vaccinal applicable aux professionnels de santé », a indiqué Arnaud Robinet dans son discours inaugural de Santexpo, le grand salon hospitalier français organisé par la FHF à Paris.
« Alors que certaines vaccinations sont déjà obligatoires (hépatite B, diphtérie, tétanos), il doit pouvoir être envisagé d'élargir le tableau vaccinal à la grippe saisonnière », a-t-il ajouté.
« Cette extension est nécessaire dans un double objectif de protection des soignants mais également des patients », a justifié celui qui est aussi le maire (Horizons) de Reims.
Arnaud Robinet a aussi plaidé pour des efforts supplémentaires afin de développer la vaccination grippale dans la population, dans le cadre d'un effort général pour augmenter les dépenses de prévention.
« Si le niveau de vaccination était suffisant, il est à peu près certain que nos services n'auraient pas connu l'engorgement de l'hiver dernier à la suite de la hausse des complications grippales. Ce n'est qu'un exemple parmi d'autres », a-t-il déclaré.
Taxer les produits transformés pour investir dans la prévention
Le président de la FHF a par ailleurs plaidé pour l'instauration d'une loi de programmation pluriannuelle en santé, pour « sortir du court-termisme » de l'actuel budget de la Sécurité sociale (LFSS), adopté chaque année par le Parlement.
Arnaud Robinet a remis symboliquement aux ministres Catherine Vautrin et Yannick Neuder une proposition de loi de programmation en 53 articles, qui fixe notamment un taux de croissance plancher de 2,5% pour les dépenses d'assurance maladie, ajustable notamment en fonction « de la conjoncture économique » selon le texte déposé.
Pour freiner la hausse inexorable des dépenses de santé, le texte mise sur un contrôle accru de leur pertinence et sur un virage d'ampleur vers la prévention.
Il propose notamment de fixer « une trajectoire d'évolution des dispositifs de fiscalité sur les produits trop sucrés, trop salés ou hyper-transformés, sur le même modèle que ce qui est fait pour le tabac », en dirigeant les recettes correspondantes vers la prévention.
« Je crois que l'heure est venue de sonner le tocsin » sur la situation financière des hôpitaux publics et du système de santé en général, a estimé Arnaud Robinet.
« Si rien n'est fait pour inverser la tendance, notre système de santé va continuer de s'enfoncer lentement mais sûrement jusqu'à un point de non-retour », a-t-il enfin mis en garde.
Avec AFP
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