Touchers vaginaux sur des patientes endormies

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Une pratique courante dans les hôpitaux francais ?

Touchers vaginaux sur des patientes endormies

Après la fresque pornographique dans une salle de garde d'internes du CHU de Clermont-Ferrand, une affaire encore plus sensible, à Lyon cette fois, a déjà fait couler beaucoup d’encre. Le 28 janvier sur Twitter, un pharmacien signale la présence de documents publiés dans la rubrique formation du site internet de la Faculté de médecine de Lyon-Sud, sur lesquels figure la consigne d’entraîner les internes « aux touchers vaginaux sur des patientes endormies ». Comme on pouvait le prévoir, le post du pharmacien a eu l’effet d’une bombe et il n’a pas fallu plus d’une journée pour déchainer les passions sur la toile.

"Des pratiques innaceptables et obsolètes"
« Non seulement c’est un viol, mais en plus c’est un viol couvert », dénonce le médecin et essayiste Martin Winckler sur son blog. « Le viol est un crime passible de 15 ans de prison en Cour d'Assise », rappelle Emmanuel Hirsch, directeur de l'Espace éthique de l’AP-HP. Le Pr Granry, chef de du Pôle anesthésie-réanimation- médecine d'urgence-santé-société anesthésiste et réanimateur au CHU d’Angers dénonce quant à lui des pratiques obsolètes et inacceptables : « Aujourd’hui, il existe d’autres moyens de s’entraîner. C’est précisément le but de la simulation. En effet, il est plus pratique et surtout plus éthique de s'entraîner sur des mannequins plutôt que sur des patients endormis. » 

Des failles dans les techniques d'apprentissage
De son côté, la faculté de médecine lyonnaise s'est empressée de retirer les documents de son site, assurant qu'il n'étaient pas à jour et qu'ils avaient été postés "par erreur". « Les médecins n’abusent pas de la personne qui est endormie. On travaille ensemble, et à l’occasion de la chirurgie, l’interne et l’externe vont apprendre », explique à Metronews la doyenne de l’UFR de médecine Lyon Sud, Carole Burillon. Mais cette dernière reconnaît cependant qu'il existe certaines failles dans ces techniques d'apprentissage : « on pourrait effectivement demander à chaque personne l’accord pour avoir un toucher vaginal de plus mais j’ai peur qu’à ce moment-là, les patientes refusent ».

Les professionnels ont réagi pour apaiser le débat. Ces pratiques ne sont pas habituelles. Des témoignages laissent entendre que certains en ont cependant fait l'expérience. Dans tous les cas, les touchers vaginaux ou rectaux doivent s'effectuer avec le consentement préalable du patient et la pratique des étudiants requiert la présence d'un médecin senior pour superviser la consultation. Reste que la formation est sûrement encore perfectible pour éviter que des pratiques obsolètes ne perdurent.

 

Source:

Léa Drouelle

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