Télémédecine, reste à charge zéro… Nicolas Revel confiant

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Télémédecine, reste à charge zéro… Nicolas Revel confiant

Le directeur de la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam) Nicolas Revel rencontrait ce matin les membres de l’Association des journalistes d’information sociale (Ajis) pour discuter des dossiers chauds du moment : télémédecine, reste à charge zéro, dépenses de santé. Un rendez-vous au cours duquel le patron de la Sécu a affiché sa sérénité sans faille…

On aurait pu croire Nicolas Revel aussi fébrile qu’un lycéen attendant une réponse sur Parcoursup : les syndicats de médecins libéraux sont tout de même en train d’examiner son projet d’avenant sur la télémédecine, fruit de mois de labeur acharné. Quant aux syndicats de dentistes, ils sont en train de passer au crible ses propositions sur le reste à charge zéro, résultat de discussions entamées à l’automne.

Et pourtant, devant les journalistes de l’Ajis qui l’avaient convié ce matin à Paris à passer en revue les dossiers chauds du moment, le directeur général de la Cnam n’a laissé transparaître aucune angoisse. Il s’est au contraire voulu résolument rassurant. « Je mène toujours les négociations dans l’espoir d’un accord », a-t-il affirmé en souriant d’entrée de jeu. Nicolas Revel compte d’autant plus voir une fumée blanche émerger des actuels conciliabules syndicaux qu’il semble assez satisfait des textes auxquels il est parvenu.

Number one sur la télémédecine

« Projetons-nous dans l'hypothèse où le texte sur la télémédecine serait signé : nous n’aurions plus de retard par rapport à ce qui se fait dans les pays voisins en matière de téléconsultation, et je me demande même si nous ne serions pas plutôt en avance », veut croire le patron de la Sécu. Pour ce qui est de la téléexpertise, son autosatisfaction est encore plus grande. « A ma connaissance, aucun autre pays n’a inscrit dans le droit commun ce type d’acte », a-t-il affirmé.

Nicolas Revel dit entendre ceux qui objectent que la rémunération prévue pour la téléexpertise est insuffisante, mais il balaie ces reproches d’un revers de la main. « On peut toujours dire qu’elle est insuffisamment rémunérée, mais elle a au moins le mérite d’être rémunérée, ce qui n’était pas le cas avant », tacle-t-il, se disant par ailleurs ouvert à des ajustements ultérieurs. « Nous verrons bien si les valeurs sont correctement situées », a-t-il détaillé. « Nous verrons également ce qui relèvera dans le niveau 1 ou dans le niveau 2 de téléexpertise [téléexpertise simple ou approfondie, ndlr]. Peut-être faudra-t-il construire un niveau 3 ».

Le reste à charge zéro : « historique »

En ce qui concerne le reste à charge zéro chez les dentistes, qui concerne moins directement les médecins mais qui constitue l’un des principaux sujets de préoccupation de la Cnam actuellement, Nicolas Revel a montré le même contentement. « Je crois que si nous arrivons à un accord, nous aurons réussi une réforme historique », a-t-il affirmé.

Et surtout, le directeur de la Cnam a tenu à rassurer ceux qui craignent que le coût de cette promesse d’Emmanuel Macron ne vienne grever les comptes et rogner ce que pourraient recevoir d’autres professionnels de santé lors d’autres négociations. Il reconnaît en effet que les dentistes ont obtenu des revalorisations pour 800 millions d’euros, mais celles-ci sont d’après lui déjà intégrées dans l’Objectif national de dépenses d’assurance maladie (Ondam).

« Notre capacité de financement de nouvelles dépenses de santé se situe autour de 4 milliards d’euros », a-t-il expliqué. « Quand on a un Ondam à 2,3 %, on a donc toujours une partie qui permet de financer de nouvelles mesures. » Voilà qui pourrait aiguiser certains appétits.

 

Source:

Adrien Renaud

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