Soins non programmés : quelle prise en charge chez les médecins généralistes ?

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8 médecins généralistes sur 10 proposent une prise en charge au quotidien des soins non programmés (SNP), selon une enquête récente de la Drees (Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques). Quand près de 3 généralistes sur 10 répondent à la totalité des demandes de soins non programmés et 45 % à plus de la moitié. Notamment !

Soins non programmés : quelle prise en charge chez les médecins généralistes ?

En 2019, 8 médecins généralistes sur 10 proposaient une prise en charge au quotidien des soins non programmés (SNP), contre 4 sur 10 en permanence, selon une enquête récente de la Drees (Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques) (1). Pour 4 sur 10, les consultations de SNP représentaient 30 % ou plus de leur activité, contre moins de 10 % pour 1 sur 10. Tandis que la quasi-totalité (96 %) d’entre eux déclaraient avoir une organisation permettant de répondre aux demandes de SNP (seuls, en groupe, ou par l’un de ses confrères).
 
Dans le détail, toujours selon l’étude de la Drees, 10 % des généralistes ont une activité exclusivement sans rendez-vous, 35 % proposent des plages de consultations sans rendez-vous durant une partie de leur semaine de travail, tandis que 33 % d’entre eux ne proposent pas de plages de consultations sans rendez-vous mais ont pris des dispositions pour répondre aux demandes de SNP une partie du temps (exemple : plages de rendez-vous dans la semaine dédiées à la prise en charge de consultations demandées le jour même ou la veille).


 
À l’échelle du cabinet (un ou de plusieurs professionnels), près d’1 généraliste sur 5 propose des plages de consultations sans rendez-vous en permanence, 34 % d’entre eux ayant pris d’autres dispositions pour cela. Ce qui fait que, au total, au moins la moitié des cabinets proposent en permanence une organisation pour la prise en charge des demandes de SNP, quand seuls 4 % n’offrent aucune prise en charge de ces demandes.
 
Mais qui sont donc les profils de médecins qui ont le plus tendance à proposer des plages de consultation sans rendez-vous ? Les médecins plus âgés, « exerçant au sein d’un cabinet regroupant 1 à 2 médecins en équivalent temps plein, et avec un volume d’activité plus élevé, notamment en termes de volume de travail horaire hebdomadaire », précise la Drees.


Ok, ok, et quels sont les généralistes qui proposent moins souvent des plages de consultations sans rendez-vous ? Tout d’abord, les médecins ayant une plus grande patientèle dont ils sont le « médecin traitant » « ce qui est certainement en lien avec un suivi chronique de leur patientèle « médecin traitant » plus important, à volume d’activité donné », analyse la Drees. Mais aussi les médecins ayant des enfants en bas âge, ceux disposant d’un secrétariat et ceux cumulant des difficultés liées à la baisse de la démographie médicale dans leur secteur (journées plus longues que souhaitées, augmentation des délais de rendez-vous, refus de nouveaux patients en tant que médecin traitant…).
 
En outre, la probabilité de prendre en charge « la totalité » des demandes de SNP est plus élevée chez les médecins généralistes travaillant au sein d’un cabinet regroupant 1 à 2 médecins équivalent temps plein, plutôt que chez ceux exerçant seuls. Et, bien sûr, chez ceux ayant le volume d’activité le plus élevé. En revanche, elle est plus faible chez les médecins cumulant des difficultés liées à la baisse de la démographie médicale sur leur territoire, chez ceux disposant d’un secrétariat et chez ceux ayant la plus grande patientèle « médecin traitant ».
 
En effet, « à volume d’activité donné, une plus grande patientèle « médecin traitant » va a priori de pair avec une demande plus importante de soins non programmés adressée par ces patients, à laquelle il est donc plus difficile de répondre en totalité sans que cela se fasse au détriment du reste de l’activité », analyse la Drees.


 
Autres chiffres dignes d’intérêt : près de 1 médecin généraliste sur 4 (28 %) affirme pouvoir répondre à la totalité des demandes de consultations non programmées pour le jour même ou le lendemain, et 45 % estiment pouvoir répondre à plus de la moitié.
 
Par ailleurs, quand la prise en charge d’une demande de SNP est impossible, plus de la moitié des médecins généralistes (53 %) réorientent les patients vers un confrère libéral (incluant ceux exerçant dans la même structure), une structure d’exercice coordonné (37 %) ou une structure libérale spécialisée dans le soin non programmé (16 %), tandis que plus d’un quart (27 %) les réoriente vers les urgences ou le Samu.
 
Enfin, les médecins généralistes qui réorientent « plus volontiers » leurs patients en dehors du secteur libéral (un confrère ou une structure d’exercice coordonné) « rencontrent de plus nombreuses difficultés face à la densité médicale, exercent plus souvent en zone à faible densité médicale et sont également plus souvent seuls », selon la Drees qui ajoute que les médecins de plus de 60 ans ont tendance à privilégier les urgences, tandis que ceux âgés de 50 à 60 ans optent plutôt pour le 15.

1 : Quatrième panel d’observation des pratiques et conditions d’exercice en médecine générale
 

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