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Les signalements de maltraitance intrafamiliale envers les personnes majeures ont progressé de 35% depuis 2016, « avec une accentuation depuis la crise de la Covid-19 et les périodes de confinement », relève la HAS dans un communiqué.
Parallèlement, la maltraitance dans les établissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux reste un « sujet tabou », observe l'autorité indépendante qui publie deux guides distincts destinés à améliorer la lutte contre ces deux phénomènes.
Dans le premier, la HAS liste notamment les situations susceptibles de déboucher sur des situations maltraitantes (aggravation d’une maladie chronique, grossesse ou séparation, recomposition familiale, perte d'emploi...).
Les signaux d'alerte (état physique, psychologique, comportement, absence de soutien, relations familiales dysfonctionnelles…) doivent éveiller l’attention des professionnels, ajoute la HAS, tout comme les facteurs de risque tant chez la victime (violences subies, isolement..) que chez l'auteur présumé (conflit familial, addictions...).
Augmentation des signalements
Dans le second guide portant sur la maltraitance en établissement, l'autorité indépendante recommande de personnaliser « l’accueil, le séjour et l’accompagnement », de « renforcer la sensibilisation et la formation » et d' « informer les usagers et les proches de leurs droits, de leurs possibilités d’actions ».
Si « il n’existe pas de chiffres significatifs relatifs à la prévalence de la maltraitance en établissement », la Fédération 3977 a recensé 6905 alertes en 2021, dont près du tiers seraient d’origine institutionnelle.
En 2022 , elle a noté une augmentation de 62% des appels reçus, à la suite des différentes enquêtes parues, comme celle du journaliste Victor Castanet sur les Ehpad.
Elle préconise que chaque établissement mette en place des référents « bientraitance », « sans lien hiérarchique avec les professionnels », qui seraient chargés notamment de veiller au respect des droits des usagers.
Face à des situations de maltraitance avérées, il faut « établir des procédures de signalement claires » et mettre en place des « mesures correctives, coconstruites avec la personne impliquée ou ses proches aidants », ajoute la HAS.
Avec AFP
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