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Ce que les Français mettent derrière « fin de vie »
Les opinions restent très dispersées : 30 % situent le début de la fin de vie lors de l’aggravation d’une maladie grave et incurable, 26 % au moment de la perte d’autonomie, et 20 % dès l’annonce du diagnostic.
Même l’étendue de cette période ne fait pas consensus : 26 % parlent des derniers mois, 22 % des dernières heures, tandis que les « dernières années » ne sont évoquées que par 15 % des répondants, contre 30 % en 2022.
Les soins palliatifs sont majoritairement compris comme une approche globale de soulagement (59 %), mais plus d’un quart des Français continuent de les associer exclusivement à la fin de vie.
Une anticipation personnelle faible et inchangée
Seuls 40 % des Français déclarent avoir réfléchi à leurs préférences en matière de fin de vie. Les échanges restent limités : 43 % en ont parlé à un proche, 13 % à un professionnel de santé. La proportion est stable depuis 2022.
Parmi ceux qui n’ont encore rien exprimé, l’intention progresse toutefois : 67 % envisagent d’en parler un jour à un proche, 53 % à un soignant. Mais 23 % affirment qu’ils ne souhaitent pas discuter de leur fin de vie avec un professionnel de santé.
Soulagement, proches, volontés : les trois priorités majeures
Les attentes sont nettement hiérarchisées. Le soulagement de la souffrance physique arrive en tête (57 %), suivi du fait d’être entouré des proches (55 %) et de la garantie du respect des volontés (41 %).
La possibilité de choisir le moment de sa mort est citée par 29 %, tandis que le maintien en vie le plus longtemps possible demeure très minoritaire (8 %).
Le domicile reste le lieu privilégié pour mourir (75 %), même sans accompagnement spécifique, mais cette préférence recule par rapport à 2022. Pour transmettre leurs souhaits, 46 % privilégient l’écrit, 43 % l’oral. Les jeunes recourraient plus volontiers à un support audio ou vidéo (9 % au global, 13 % chez les moins de 35 ans).
Quant à la conservation de ces directives, 40 % choisiraient leur domicile, 33 % un proche, 32 % un notaire ; seules 14 % des réponses concernent un espace numérique.
https://www.calameo.com/whatsupdoc-lemag/read/0058461546a1f3315cb10
Une connaissance lacunaire des droits et dispositifs
Malgré la médiatisation croissante du sujet, seuls 51 % des Français se disent bien informés. La réalité objective nuance ce sentiment. Si 41 % connaissent le terme de « directives anticipées », seuls 22 % en maîtrisent l’objectif. Leur rédaction reste rarissime : à peine 7 % de l’ensemble de la population les ont rédigées.
La sédation profonde et continue est connue de 54 % des répondants, mais son sens exact n’est compris que par une moitié des personnes informées.
La personne de confiance est connue de 81 % des Français, mais 28 % en confondent le rôle avec celui d’une simple personne à prévenir.
Enfin, 35 % des répondants ne savent pas définir l’obstination déraisonnable, illustrant la persistance de zones d’ombre sur les droits encadrant la fin de vie.