Rois d'asile

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Critique de "Le lion", de Ludovic Colbeau-Justin (sortie le 22 janvier 2020). 

Rois d'asile
Un psychiatre écoute les élucubrations d'un patient qui se prétend agent secret, et qu'il a vite fait de cataloguer mythomane. Mais quand celui-ci lui dit de surveiller de près sa petite amie car elle risque d'être enlevée et que le lendemain celle-ci disparaît en ne laissant presque aucune trace, se mettre à le croire devient sa seule solution... Un film nul et non advenu.

Les critiques professionnels et le public ne vous ont pas mitonné: Le Lion est un film raté. Vouloir se frotter à Claude Zidi ou à Francis Veber implique de bétonner sa mise en scène, son scénario et ses dialogues. Bien diriger ses acteurs plutôt que de les laisser en totale roue libre, ça aide aussi. Sans nous rendre chèvre, les deux compères ou plutôt la paire de c... que constitue le duo Boon - Katerine ne font rien pour sortir ce film du marasme. Leur complicité transparaît de manière bien trop inégale et est plombée par les lourdeurs et le côté bâclé de l'histoire, alternant de façon grotesque entre James Bond  - ou plutôt Johnny English - et la Casa de Papel. Au passage, à l'ère des séries, le salut du cinéma devrait avant tout venir de la qualité supérieure apportée à l'écriture. Mais bon, on est tellement en deça...

Philippe Katerine, qui joue comme il chante - aigu, faux et toujours de la même façon - campe un psychiatre remplaçant. C'est d'ailleurs l'aspect le plus vraisemblable du film, qui offre une vision très juste de l'état de la psychiatrie française, et au vu de la suite le réal aurait eu tout intérêt à poursuivre dans cette veine sociale. Evidemment, tout l'intérêt, si l'on choisit de se dire qu'il y en a un, réside dans le fait de se demander perpétuellement si Dany Boon est dans la mythomanie, le délire ou la réalité. Et, après les dernières scènes, tout aussi invraisemblables et expédiées que le reste du film, on ne peut s'empêcher de se dire qu'il y avait malgré tout matière à quelque chose. Oui, dans cette histoire de duo psy-patient, ainsi que dans cet improbable retournement de situation, il aurait pu y avoir de l'émotion et de la subtilité. Comme dans ces comédies des années 80 dont le film se revendique clairement. Il ne reste plus qu'à espérer qu'un James Cameron se penche sur ce mauvais Zidi pour en faire un honorable remake.

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