
Un nouveau masque pour une nouvelle vie. Depuis peu, le masque Cidaltex FFP-ENDO commence à faire son apparition dans les cabinets des médecins ORL. Une technologie filtrante et décontaminante, développée par les chercheurs de l’Université de LILLE, du CNRS, de l’Inserm, du CHU de Lille et industrialisée par BioSerenity, qui a été pensée pour se prêter à l’exercice à risque de l’endoscopie nasale et de la nasofibroscopie.
C’est à la fin de l’hiver que cette idée germe dans l’esprit d’Antoine Giovanni, chirurgien ORL à l’AP-HM Aix Marseille Université. « À ce moment-là, la pandémie a bousculé le monde de l’endoscopie, se remémore le professeur. Nous ne pouvions plus faire ce geste-là sans mettre en danger les soignants car le SARS-CoV-2 vit et se reproduit dans les fosses nasales ». Situé à environ 40 centimètres du patient, le professionnel de santé est particulièrement exposé. « La situation de pandémie n’a fait qu’aggraver et mettre en lumière ce risque d’aérosolisation qui était déjà présent. », rappelle Antoine Giovanni, dans une vidéo de présentation de son produit.
Un problème sur lequel le praticien hospitalier a donc décidé de se pencher. « Nous avons eu l’idée de faire un trou dans un masque à destination du patient afin de l’empêcher d’aérosoliser dans la pièce », se souvient-il. Une pratique quelque peu artisanale qu’il a souhaité professionnaliser. « Nous avons rencontré l’équipe de BioSerenity pour nous aider à industrialiser le produit, explique Antoine Giovanni. Nous avions notamment besoin d’un partenaire pour nous aider à obtenir le marquage CE afin qu’il soit utilisable dans un hôpital ».
Des mois de travail plus tard, leur solution était née. « Sur le masque du patient, nous avons placé un trou au plus loin des narines afin de permettre au praticien de choisir le bon axe. Nous avons choisi un diaphragme adapté pour permettre de limiter les fuites au moment de l’insertion de l’endoscope », détaille Marion Guy, lead Technique R&D Textile chez BioSerenity. Des éléments auxquels s’ajoutent ensuite une opercule pensée pour assurer l’étanchéité du masque avant et après la procédure, une poignée de chaque côté du masque afin de garantir son maintien dans la position souhaitée et enfin la technologie virucide à 99,96 % Cidaltex. « Dans nos simulations, nous voyons que les particules restent autour du patient et vont très peu vers le médecin. Avec cette proposition de masque qui équipe le patient, nous avons résolu le problème de contamination. », assure Gilles Bouchet, chargé de recherche au CNRS, qui a multiplié les modélisations pour s’assurer de la viabilité de l’outil.
Si pour l’heure son utilisation est limitée à une situation particulière, Marion Guy l’assure : « Il y a l’endoscopie, mais cela va être décliné pour des situations médicale où on souhaite supprimer le risque ». Et Antoine Giovanni de renchérir : « Même si la pandémie s’achève, nous allons continuer à implémenter des précautions au service du praticien. Nous avons franchi une étape en terme d’hygiène hospitalière, et on fera tout pour que cela continue ».