Revalorisation des externes : nouvelle désillusion

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La revalorisation des externes proposée par le gouvernement a déçu l’Anemf (Association nationale des étudiants en médecine de France) et l’Isni (Intersyndicale nationale des internes) qui exigent de « réelles négociations ».

Revalorisation des externes : nouvelle désillusion

Dans le cadre des négociations salariales du Ségur de la Santé, la revalorisation des internes proposée par le gouvernement (de 155 euros mensuels brut en première année à 112,6 euros en dernière année) avait déjà été jugée nettement insuffisante par les syndicats d’internes, ce lundi 29 juin. La déception est similaire à propos des revalorisations des externes qui viennent d'être annoncées : 200 euros mensuels brut en DFASM1, 300 euros brut en DFASM2, 400 euros brut en DFASM3 (contre actuellement 129,60 euros DFASM1, 251,40 euros en DFASM2 et 280,89 euros en DFASM3).

Pour résumer, les propositions chiffrées du gouvernement restent inférieures aux attentes des étudiants en médecine qui demandent « la fin de leur précarité financière » et appellent à « pouvoir subvenir à leurs besoins », précisent l’Anemf (Association nationale des étudiants en médecine de France) et l’Isni (Intersyndicale nationale des internes), dans un communiqué commun daté du 30 juin.

Perte de sens

Les deux syndicats rappellent que les étudiants hospitaliers sont actuellement payés une misère : 1,29€/h. Ils demandent donc à minima 390€ net mensuels dès la 4ème année de médecine, à la hauteur des autres étudiants stagiaires de l’enseignement supérieur. Quant aux internes, ils demandent un rattrapage des rémunérations pour qu’elles atteignent à minima le SMIC horaire.

Et d’évoquer « la perte de sens au sein de la profession médicale qui débute et s’accroît au fil de nos études », ce qui nécessite de « construire de nouveaux gages d’attractivité » et d’engager de « réelles négociations » dans les jours à venir, poursuit le communiqué qui demande que les négociations du Ségur aillent « au-delà des montants ».

Respect du temps de travail et de formation

À l’image du Collectif inter hôpitaux (CIH) qui considère que les négociations sur les salaires ne doivent pas occulter les réformes indispensables du financement de la santé et de la gouvernance hospitalière, l'Isni et l'Anemf rappellent l’importance d’un ensemble d’éléments : chiffrage des mesures, calendrier d’application, respect du temps de travail et de formation, gouvernance, amélioration de la formation…

Or, pour répondre à ces ambitions, « les négociations doivent se poursuivre lors de nouvelles réunions de travail la semaine prochaine », selon les deux syndicats qui estiment que le Ségur « ne peut être clôturé trois jours après une première proposition concrète ».

Et de conclure : « Nous n’attendrons pas une deuxième crise sanitaire pour exiger des conditions de travail, de rémunération et de formation décentes ».

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