Lors de la traditionnelle présentation des vœux aux médias, Thierry Hulot, le président du Leem - la Fédération française des entreprises du médicament -, a plaidé pour une stratégie favorisant l'accès aux médicaments matures comme innovants, alors que les pénuries touchent jusqu'aux antibiotiques les plus prescrits.
Concrètement, plus de 660 ruptures se sont déclarées au premier semestre 2022, contre 900 sur l'ensemble de l'année 2021, a rappelé Thierry Hulot. "Le phénomène s'amplifie de jour en jour", a-t-il dit, réclamant des mesures à l'échelon européen pour rapatrier "200 à 300 molécules essentielles à sécuriser. Pour ce faire, il est urgent que les Etats membre se coordonnent sur ces priorités en se mettant autour de la table."
Le Leem estime toutefois que la France est plus exposée à ce phénomène de pénurie que ses voisins européens, notamment en raison des prix fixés par l'Etat.
"Il faut repenser le modèle, le système actuel est juste à bout de souffle", a soutenu le président du Leem.
Le Leem a annoncé la mise en place d'un baromètre trimestriel "de l'accès aux médicaments et de la dynamique industrielle".
Si le secteur avait applaudi les mesures de souveraineté sanitaire annoncées au cœur de la pandémie par Emmanuel Macron, les relations se sont depuis refroidies.
Le budget de la Sécurité sociale voté en décembre est critiqué car il maintient des baisses de prix jugées trop conséquentes par les laboratoires.
Le Leem réclame un budget médicament "réaliste", assurant que l'enveloppe consacrée aux médicaments n'a pas évolué en valeur absolue depuis quasiment 15 ans.
En réaction, l'organisation a annoncé la mise en place d'un baromètre trimestriel "de l'accès aux médicaments et de la dynamique industrielle".
Y figureront notamment des comparaisons internationales, concernant les ruptures d'approvisionnement en France et à l'étranger, ou encore les délais et la disponibilité des innovations.
Avec AFP