Olivier Véran, à la conquête de l’hôpital public

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La génération Y médicale est dans la place

Olivier Véran, à la conquête de l’hôpital public

Le Dr Olivier Véran, jeune neurologue et ancien député, a annoncé début septembre sa candidature à la tête de la Fédération hospitalière de France (FHF). À dix jours du scrutin, il fait le point sur sa campagne avec What’s up Doc.

 

« J’ai toujours admiré l’hôpital public : j’y travaille, j’y ai été formé, et je pense qu’il faut le protéger car il n’est pas à l’abri de la casse. » Aucun doute, le Dr Olivier Véran est en campagne électorale. Le jeune neurologue grenoblois a en effet décidé de briguer la présidence de la FHF, le puissant lobby de l’hôpital public.

À 36 ans, Olivier est déjà un vieux routier des campagnes électorales. Il est notamment ex-député et ex-vice-président de l’Isni. Il mènera cette nouvelle bataille en duo avec Édouard Couty, candidat à la vice-présidence, ancien directeur d’hôpital et ancien directeur de l’hospitalisation au ministère de la santé.

Attractivité et visibilité sont les mamelles de…

Dans leur course à la présidence, les deux hommes affrontent le sortant Frédéric Valletoux, qui achève son deuxième mandat et dont le colistier est bien connu des médecins : il s’agit du Pr Jean-Louis Touraine. « C'est une campagne positive sur un projet, pas une guerre de clans ni une critique systématique de l'action du président sortant », prévient le Dauphinois, qui ne se retient toutefois pas d'attaquer (gentiment) son concurrent à l'occasion. « À la FHF, il n’y a pas de tradition d’enchaîner les mandats », tacle-t-il doucement.

Ses priorités, s’il est élu, ont surtout trait à l’attractivité des carrières. « C’est une question à laquelle je me suis attelé quand j’étais parlementaire ou quand j’étais à l’Isni », explique-t-il. Autre chantier : la visibilité. « Beaucoup d’hospitaliers ne savent pas ce qu’est la FHF », déplore le neurologue.

Moi, président, je ferai des gardes

Mais au fait, la FHF, à quoi ça sert ? « C’est la maison de tous les hospitaliers », répond Olivier Véran. Entre think-tank, lobby et boîte à outil, c’est l’institution qui porte la parole de l’hôpital dans le débat public. Elle a souvent été présidée par des politiques (Frédéric Valletoux est maire de Fontainebleau), et parfois même par des députés-médecins (le Dr Jean Leonetti a été à sa tête entre 2009 et 2011). Mais par un jeune médecin ? Jamais.

Alors, si Olivier Véran était élu, la génération Y médicale devrait-elle s’attendre à un traitement de faveur ? Pas du tout ! « Ce n’est pas parce qu’on est jeune qu’on va faire table rase », lance-t-il en riant. « D’ailleurs, je suis candidat pour être le celui qui représentera tous les hospitaliers, pas les médecins, les directeurs ou quelque catégorie que ce soit. » L’intéressé revendique de même un lien fort avec le terrain. « Ce serait bien d’avoir un président en blouse blanche et qui fait des gardes », affirme-t-il.

Il n’y a pas que la FHF dans la vie

Olivier Véran ne compte d’ailleurs pas renoncer à ses activités actuelles. « Président de la FHF, ce n’est pas un job », affirme-t-il. « Je compte bien exercer cette fonction sans perdre le contact, si précieux, avec l'hôpital public et les hospitaliers. » Et quand on lui parle de ses autres ambitions, il est catégorique. « Ce n’est pas incompatible avec l’idée de faire de la politique », indique-t-il avant d’énumérer les présidents qui, par le passé, ont exercé des responsabilités à l’Assemblée ou au Sénat.

Saura-t-il convaincre assez d’administrateurs pour être en mesure d’ajouter son nom à la liste ? Réponse le 28 septembre.

Source:

Adrien Renaud

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