
What's up Doc : La pancarte « Bac+12, pas pour finir à Mulhouse » a beaucoup fait réagir. Quelle est votre position sur ce message ?
Killian L’helgouarc’h : On est complètement en désaccord avec ce qui a été écrit. On condamne cette pancarte, qui ne reflète en rien le message, ni les valeurs de notre mouvement. Il n’a jamais été question de stigmatiser des villes ou des territoires.
« On comprend que ce genre de dérapage puisse donner une mauvaise image de notre mouvement auprès des citoyens, voire d'autres médecins. »
Vous dites que la pancarte est aussi factuellement fausse. Pourquoi ?
K.L : Parce que Mulhouse, comme d’autres territoires, fait justement partie des zones dites « surdotées ». Si la proposition de loi passe, il sera interdit à un médecin de s’y installer. Donc, même si on voulait aller à Mulhouse, ce ne serait pas forcément possible. C’est tout le paradoxe. Ce genre de message dessert complètement notre cause, qui est de dénoncer une réforme inefficace pour l’accès aux soins.
En ce qui concerne l'ISNI, aviez-vous donné des consignes précises aux manifestants pour éviter ces dérapages ?
K.L : Oui, il y avait des principes clairs sur ce que nous revendiquons. Ce type de slogan ne fait absolument pas partie de nos éléments de langage. D’ailleurs, l’ensemble des représentants locaux que j’ai contactés ont unanimement condamné cette pancarte.
Avez-vous eu des retours particuliers en Alsace ou à Mulhouse ?
K.L : J’ai parlé récemment avec le président des internes de Strasbourg. Il partageait la même indignation. Il m’a même rappelé que Mulhouse est un bon terrain de stage, apprécié par les internes. Ce genre de message est donc d’autant plus déplacé.
Envisagez-vous de communiquer plus largement pour clarifier votre position ?
K.L : Pas pour l’instant, en dehors des réponses que nous apportons aux journalistes qui nous sollicitent. Mais on comprend que ce genre de dérapage puisse donner une mauvaise image de notre mouvement auprès des citoyens, voire d'autres médecins.