MyDiabby : une aide individualisée au suivi pour près de 9 000 femmes atteintes de diabète gestationnel

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MyDiabby, l’une des expérimentations « article 51 » les plus avancées, devrait permettre aux actes de télésurveillance, fondés sur un logiciel de suivi partagé entre la patiente atteinte de diabète gestationnel et l’équipe médicale, d’intégrer le droit commun et ainsi de pouvoir être valorisés avec une lettre-clé spécifique.

MyDiabby : une aide individualisée au suivi pour près de 9 000 femmes atteintes de diabète gestationnel

MyDiabby est une plateforme de télésurveillance qui existe depuis 7 ans et qui relie les patientes diabétiques à leur équipe soignante. Elle permet de rassembler les données patient et de les partager : glycémie, dosage d’insuline, suivi des pompes, événements intercurrents, activité physique, repas… 

Côté patients, myDiabby est un outil qui permet aussi de retrouver des ordonnances, des carnets d’éducation thérapeutique et des détails sur les objectifs fixés. « Il s’agit d’un complément aux hospitalisations et aux ateliers d’éducation », nous explique Pierre-Camille Altman, cofondateur de la société MDHC, fournisseur de la solution technique.

Pour les soignants, l’essentiel c’est le gain de temps que permet la centralisation de toutes les demandes de conseil et les partages d’informations avec les patients sur un même logiciel. Ils y trouvent aussi des fonctionnalités qui permettent d’être alertés en cas de non-atteinte des objectifs glycémiques, de repérer les patientes selon des critères fixés par avance afin de leur proposer des consultations en présentiel ou à distance. Aujourd’hui la plateforme est très complète et propose aussi des suivis à tous les diabétiques. Elle intègre les données sous forme de tableaux de bord et de graphiques de résultats. Un médecin peut donc connaître la journée-type de sa patiente, ainsi que ses résultats moyens. « On est loin du traditionnel carnet de suivi papier à présenter à chaque consultation ! », ajoute Pierre-Camille Altman. 

Valoriser la solution technique et l’implication des équipes

L’article 51 a permis de valoriser une partie de l’activité puisque le développement de l’outil avait été réalisé en amont. Le « forfait de base » de prise en charge est de 270 € par patiente et par grossesse pour le médecin ou son employeur lorsque les établissements ne bénéficient pas d'un programme d'éducation thérapeutique financé par l'ARS, et de 196 € par patiente et par grossesse le cas échéant. À ce montant s'ajoute un « forfait additionnel de risque » de 150 € par patiente et par grossesse qui intègre la mise sous insuline, la formation de la patiente à l'injection, la télésurveillance et les consultations médicales ou paramédicales éventuelles.

Le fournisseur de la solution technique de télésurveillance est pour sa part rémunéré à hauteur de 180 € pour les 150 premières patientes incluses, puis de 90 € à partir de la 151e patiente.

L'évaluation finale de l'expérimentation aura pour but de quantifier les économies réalisées grâce à la réduction de complications (césariennes, complications à l'accouchement, séjours en néonatologie), ainsi que les réductions de coûts de déplacement et d'arrêt de travail. 

Après cette évaluation finale, que va-t-il se passer ? Dans le cadre de la mesure 24 du Ségur de la santé, le ministre des Solidarités et de la Santé s'est engagé à travailler sur le modèle de droit commun de la télésurveillance avec la création des lettres-clés de facturation de la Caisse nationale d'assurance maladie (CNAM). 



 

En article 51 dès 2018

Après avoir développé le projet myDiabby, et dans le but de proposer une valorisation de ce nouvel outil pour les équipes soignantes, une demande d’article 51 a été lancée dès l’ouverture à projet. Contrairement à la plupart des sollicitations « article 51 », myDiabby était déjà fonctionnel avec une possibilité d’inclusion immédiate (3 000 femmes dans un premier temps). 

Le réseau des 17 centres sélectionnés qui utilisaient déjà la solution technique a pu inclure facilement les participantes. Grâce à un succès rapide, 3 000 femmes supplémentaires ont été incluses. 

En janvier 2022, un arrêté a prolongé l'expérimentation « Télésurveillance du diabète gestationnel » jusqu'au 31 juillet et autorise l'inclusion de 2 450 patientes. À cette occasion, Natacha Lemaire, rapporteure générale des expérimentations « article 51 », reconnaissait que la télésurveillance du diabète était l’expérimentation la plus avancée, qu’elle avait connu une montée en charge conforme aux prévisions et qu’elle avait même été « favorisée » par la crise sanitaire. 

 

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