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Du 5 au 15 janvier, l'ensemble des syndicats de médecins libéraux appellent à stopper l'activité et fermer les cabinets contre diverses mesures du projet de budget de la Sécurité sociale voté le 16 décembre et, plus généralement, des politiques qui « piétinent » la profession.
Parmi les griefs : la possibilité d'amendes pour les médecins qui n'alimentent pas le dossier médical partagé (DMP) des patients, des mesures permettant aux autorités de « contourner » le dialogue social pour baisser unilatéralement les tarifs de certains actes, une limitation de leurs prescriptions d'arrêts maladie ou encore un texte en cours d'examen au Parlement, qui pourrait restreindre leur liberté d'installation.
Généralistes, anesthésistes et gynécos
Mais « à chaque mobilisation, un scandale se répète : les médecins libéraux ne sont jamais comptabilisés dans les chiffres officiels de grévistes » parce que « le système actuel est incapable de les mesurer », déplore dans un communiqué Jeunes médecins Île-de-France, branche régionale du syndicat.
« Contrairement aux hospitaliers, les libéraux ne "pointent" pas, n’ont pas de retenue administrative automatique, peuvent fermer leur cabinet (…) sans qu'aucun outil public ne permette d’en tracer l’ampleur réelle », poursuit le syndicat. « Pour la première fois, ils ne seront plus invisibles ».
La plateforme medecinsengreve.fr, mise en ligne dimanche, propose aux médecins de se déclarer grévistes en remplissant leurs nom, spécialité, code postal et numéro RPPS (répertoire partagé des professionnels de santé). Ces informations, non stockées, permettent « de vérifier qu'il s'agit bien d'un médecin », explique à l'AFP le président de Jeunes médecins Île-de-France, Alexis Bourla.
Lundi après-midi, près de 4 500 médecins s'étaient déclarés grévistes. Ce matin, ce nombre est passé à 6 500. Selon des données transmises à l'AFP, les spécialités les plus représentées étaient les généralistes, anesthésistes-réanimateurs et gynécologues-obstétriciens.
« Jamais un tel niveau de mobilisation spontanée, transversale et auto-organisée n’avait été objectivé en si peu de temps », souligne le syndicat.
Toutefois, tous les médecins se déclarant grévistes ne fermeront pas forcément leur cabinet.
Entre autres « actions de grève », ils peuvent notamment stopper totalement l'activité, réduire leurs consultations aux urgences ou encore mener une « grève administrative », par exemple en refusant de transmettre les feuilles de soin à l'Assurance maladie, explique Alexis Bourla.
Avec AFP