Médecins, complémentaires, qui pour guider le patient dans le labyrinthe du soin ?

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Les complémentaires santé ne se contentent plus de rembourser. Elles investissent désormais le terrain du conseil, de l’orientation et de la coordination. Et c’est tout l’équilibre de la relation médecin-patient qui pourrait s’en trouver modifié. L’enquête exclusive menée par Odoxa pour Santéclair révèle des chiffres sans équivoque, qui doivent alerter les médecins.

Médecins, complémentaires, qui pour guider le patient dans le labyrinthe du soin ?

© Midjourney x What's up Doc

Une attente claire : orienter les patients vers les « bons » médecins

92 % des Français veulent être aidés à identifier les praticiens aux tarifs raisonnables.
84 % attendent qu’on les aide à repérer les professionnels les plus recommandés médicalement.

Autrement dit : les patients cherchent de plus en plus à rationaliser leur choix de médecin, non plus seulement sur la base du bouche-à-oreille ou de la proximité géographique, mais selon des critères de valeur, perçus ou mesurés.
Ces données doivent être prises au sérieux : elles ouvrent la voie à une sélection, ou à tout le moins une hiérarchisation des offres de soins… dans laquelle les médecins ne peuvent se contenter d’être spectateurs.
Transparence tarifaire, qualité perçue et réputation deviennent des leviers d’attractivité.

Établissements de santé : les patients veulent être accompagnés

88 % des sondés souhaitent être aidés à identifier les établissements recommandés.
78 % aimeraient un appui dans l’organisation de leurs soins programmés.

Ce chiffre traduit un glissement silencieux mais profond : les complémentaires santé veulent devenir des architectes du parcours de soins, y compris pour les interventions planifiées.
Pour les médecins, cela signifie que leur capacité à orienter, à conseiller un parcours pertinent, à connaître les ressources de leur territoire, prend une valeur nouvelle. Ceux qui maîtrisent cette articulation auront un rôle renforcé dans la relation de confiance avec leurs patients.

Un système opaque, des soins repoussés : les patients attendent des repères

85 % des personnes interrogées ont déjà renoncé à des soins.
Le frein n’est pas seulement économique : pour 29 %, c’est aussi le manque de lisibilité du système.

Cela dépasse le pouvoir d’achat. L’organisation du système de santé est vécue comme un labyrinthe.
Le médecin devient alors bien plus qu’un prescripteur : il est, dans l’esprit du patient, un guide, un interprète du système. Si d’autres acteurs (comme les complémentaires) se positionnent sur ce rôle, les soignants ont tout intérêt à revendiquer leur place centrale dans l’accompagnement éclairé des parcours.

Ce que ces chiffres disent aux médecins

Loin d’être anecdotiques, ces données dessinent les contours d’un nouveau contrat implicite entre patients, professionnels de santé et assureurs. Pour les médecins, plusieurs implications se dessinent :

Travailler sa lisibilité : dans un univers où l’offre de soins est comparée, structurée et parfois « notée », être visible, compréhensible et identifiable devient stratégique.

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Maîtriser les réseaux : connaître les dispositifs d’orientation, comprendre les logiques de parcours promues par les complémentaires, permet de garder la main sur la relation thérapeutique.

Rester prescripteur de confiance : face aux nouveaux intermédiaires du soin, le lien direct, incarné, humain que représente le médecin reste un repère irremplaçable. À condition de continuer à jouer ce rôle avec clarté, proximité et crédibilité.

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