Matériel médical : donnez, mais donnez utile !

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La solidarité internationale raisonnée

Matériel médical : donnez, mais donnez utile !

Votre service renouvelle ses équipements ? Un confrère part à la retraite sans successeur ? Il y a sûrement quelque chose d’utile à faire avec le matériel, vous dites-vous. Mais comment être sûr qu’une fois donné à une ONG, ce bel échographe ne va pas rouiller dans l’entrepôt d’un dispensaire au fin fond du Cameroun ?  L’association Humatem a la réponse.

La scène est classique. Une petite ONG a collecté du matériel médical usagé « mais qui peut encore servir », et l’a acheminé vers un hôpital africain. Une grande fête est organisée sur place pour remercier les généreux donateurs. Une fois ceux-ci rentrés chez eux, on ouvre les cartons, et on se rend compte que le matériel n’est pas adapté. Ou qu’il est impossible d’acheter les consommables sur place. Ou qu’il manque la documentation. Ou que personne n’est capable d’assurer la maintenance.

Ce genre de déconvenue arrive encore trop souvent, et c’est pour l’éviter que l’association Humatem a été fondée. « Nous sommes surtout connus pour notre banque de don de matériel », explique la fondatrice, Cathy Blanc-Gonnet. « Nous enregistrons les propositions de don venant d’hôpitaux, de médecins partant à la retraite, etc., et nous recevons des dossiers de demande venant de pays à faibles revenus. »

Tout sauf une banque de petites annonces

La militante s’enorgueillit d’un processus de sélection assez drastique pour garantir la bonne utilisation des dons. D’un côté, Humatem teste le matériel donné pour en vérifier la fonctionnalité. De l’autre, les demandeurs doivent remplir un dossier assez complexe pour s’assurer de la solidité de leur projet. « Nous ne sommes pas une banque de petites annonces », s’amuse Cathy Blanc-Gonnet.

Le souci d’Humatem : sensibiliser à l’importance de la question de la maintenance. « Les médecins qui veulent s’impliquer dans les actions de solidarité internationale sont les utilisateurs des équipements, mais ils sous-estiment souvent la question de leur entretien », remarque Cathy Blanc-Gonnet. « Résultat : beaucoup donnent à de petites associations qu’ils connaissent, qui ont beaucoup de bonne volonté, mais qui n’ont pas pleinement conscience des problématiques de formation et de maintenance. »

Alors, que peuvent faire ceux qui se sentent concernés ? Donner, bien entendu : Humatem soutient une quarantaine de projets par an dans les pays du Sud et peut être intéressé par tout type de matériel, de toutes spécialités. L’association se réserve le droit de refuser les équipements s’ils sont en mauvais état ou trop complexes pour une utilisation dans les pays receveurs, bien sûr. Humatem recherche aussi des compétences médicales ou biomédicales. Avis aux bonnes volontés !

Source:

Adrien Renaud

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