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« Une mainmise de l’État sur les professionnels »
Dans un communiqué au ton ferme, MG France dénonce « une manœuvre subreptice » du gouvernement : « L’abandon du “P” signifiant “professionnelles” n’est pas anodin et signe la mainmise de l’État sur ces structures où les professionnels deviennent les subordonnés de l’administration. »
Pour le syndicat, ce glissement sémantique traduit une reprise en main de la médecine de ville par l’administration : « Il n’y a pas de médecine sans médecin, et le faire croire aux patients pour masquer l’incurie des gouvernements successifs est inadmissible. »
MG France annonce qu’il s’opposera « de toutes les façons possibles » à ce qu’il considère comme « une remise en cause de la place des praticiens libéraux dans la coordination des soins ».
Le projet du gouvernement : un réseau territorial labellisé « France Santé »
Du côté du ministère, la réforme vise à rendre le système plus lisible pour les patients. Présente en visioconférence aux journées nationales des CPTS, la ministre de la Santé Stéphanie Rist a confirmé la création du réseau « France Santé », inspiré du modèle des Maisons France Services. Objectif : regrouper sous un même label les structures de premier recours — maisons de santé, centres, cabinets de groupe ou hôpitaux de proximité capables d’assurer une consultation dans les 48 h à moins de 30 minutes du domicile.
Pour elle, ce n’est pas une couche administrative en plus, mais une meilleure visibilité. Elle affirme que les professionnels « restent les pilotes sur leur territoire », précisant qu’aucun changement de statut n’est prévu pour les communautés existantes.
Le PLFSS 2026 consacre 130 millions d’euros pour soutenir ces structures, soit environ 50 000 euros par communauté, et prévoit un avenant à l’accord interprofessionnel pour adapter les missions et les ressources.
Des craintes persistantes sur la perte d’autonomie
Malgré ces assurances, les inquiétudes demeurent. Plusieurs coordinateurs ont exprimé leur malaise face à ce changement de gouvernance.
Entre logique de coordination territoriale et crainte d’une étatisation du premier recours, cette réforme cristallise une fois encore la défiance entre médecins libéraux et pouvoir central. Pour MG France, la transformation des CPTS en Communautés France Santé est « le symptôme d’un modèle de santé où le médecin devient un exécutant du parcours de soins ».
Ca fait des années qu'il rêvent de contrôler notre activité libérale. A l'hôpital public c'est une réalité depuis plusieurs dizaines d'année mais pour le libéral l'état par le biais des ARS et la CNAM avancent masqués. Il ne fallait pas signer cette convention médicale.
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