Les internes sont au congrés Isnar-IMG à Tours, nous aussi ! Et ça parle violences sexuelles, transidentités, et liberté d’installation…

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Au congrès Isnar-IMG, les internes ont débattu pendant deux jours sur des thèmes de sociétés mais aussi sur comment améliorer la pratique de la médecine dans la relation avec les patients

Les internes sont au congrés Isnar-IMG à Tours, nous aussi ! Et ça parle violences sexuelles, transidentités, et liberté d’installation…

Dans les couloirs du Congrès des internes de médecine générale organisé par l’Isnar-IMG, les participant·es discutent de la liberté d’installation, des choix d’internats mais aussi de la manière de prendre en charge les personnes trans ou les victimes de violences sexuelles ou sexistes en cabinet.  “Je viens sur ce salon pour me former sur les sujets de société qui m’intéresse le plus, explique Emma, 24 ans, et dont j’estime que les études généralistes n’abordent pas assez.”

Sur six cents praticipant·es incrit·es, 80% étaient là notamment pour la conférence sur la prise en charge des victimes de violences sexuelles et sexistes et plus de 35% pour la conférence sur les identités de genre. Parmi eux, Maxime, interne de 23 ans. “Ce sont des sujets qui m’intéressent particulièrement. Seulement, nous n’avons aucune formation spécifique sur les transidentités ou sur les violences. Et moi, dans ma vie, dans ma pratique je ne connais aucune personne trans. Cette conférence m’a beaucoup aidé à dédramatiser des termes que je ne connaissais pas.” Sur la scène, Anaïs de OUTrans revient sur les différences entre genre, sexe biologique et orientation amoureuse. 

 

Liberté d’installation

 

Autre sujet brûlant dans les allées du salon, la liberté d'installation. Les internes ne sont pas la variable d’ajustement destinée à pallier les années d’erreurs politiques” lâche Mathilde Renker, présidente de l’Isnar-IMG. "L’obligation à l’installation aurait été une bonne idée mais il y a 15 ans,  ajoute le vice-président de l’Association des Maires Ruraux de France (AMRF), Dominique Dhumeaux. Aujourd’hui, il est trop tard. En milieu rural plus de la moitié des généralistes ont plus de 55 ans”. 

Julie, 28 ans, redoute aussi que sa liberté d’installation soit remise en cause. “En venant sur ce type de salon, c’est aussi l’occasion de prendre le pouls sur des sujets politiques comme celui-ci. On sait que cette idée de revenir sur notre liberté d’installation est présente chez certains candidats et là, sur ce salon je peux voir les différents points de vue des futurs confrères et consœurs et avoir des arguments à avancer.”

Au rez-de-chaussée, les stands des régions se côtoient. Ici ce sont des porte-clés en forme de vélo, un peu plus loin un concours pour tenter de gagner un weekend. Partout, les départements usent de leurs talents pour tenter de séduire les futur·es médecins.

Grand absent du salon, Olivier Véran qui n’a pas manqué d’envoyer un message vidéo. Il a remercié les internes pour leur implication dans la lutte contre le covid. “Je voudrais vous dire merci pour votre engagement (...) Avoir des internes, c’est ce qu’il y a de plus précieux.”

Il a aussi affirmé vouloir mener une politique attractive sur la maîtrise de stage et favoriser les stages hors CHU. “Dans les semaines à venir une instruction sera donnée aux ARS pour fixer des objectifs cibles ambitieux à atteindre par subdivision.”

 

Manque de formation

 

Ce salon, qui revient après un an d'absence pour cause de covid, était placé sous le signe de la médecine verte. Pour la première fois aussi, l’Isnar-IMG a mis en place des “personnes de confiance”, formée à la prise en charge des victimes. Deux internes étaient joignables en permanence, d’autres étaient visibles avec des foulards orange. L’idée : permettre aux personnes victimes ou témoins de violences sexuelles, de discriminations, de trouver une écoute sur le salon et d’être, dans un second temps, orientées si besoin.

“Ces thématiques de la médecine verte mais aussi des sujets de sociétés comme les identités de genre ou encore sur les violences sexistes et sexuelles c’est une demande des internes, explique Elodie Atlan, chargée de mission réseau à l’Isnar-IMG. Ce sont des ateliers que nous avons réfléchi en commun. Se battre contre les discriminations fait partie des demandes qui nous remontent le plus. Cela a pris plus d’ampleur avec Metoo. Mais à ce jour, nous n’avons pas encore de formation à ce sujet.”

Au final, lors de ces deux jours, les participant·es ont demandé à ce que la relation patient·es - médecin soit plus étudiée et mise en avant lors des études. “On est beaucoup dans le corps, des côtés mécaniques, raconte Julie, 28 ans. C’est très bien, mais il serait temps que l’on s’occupe aussi des patient·es et de comment les prendre en charge dans leur globalité, pas juste pour soigner les plaies.” “Ces thèmes de société comme l’écologie, les transidentités ou encore la lutte contre les violences sexuelles sont au cœur des préoccupations des futur·es médecins », souligne Agathe Lechevalier, présidente de Reagjir.

Le congrès s’est clôturé sur la remise du prix Alexandre Varney pour le travail collaboratif mené par Quentin Paulik, autour de Marti, un outil numérique pouvant améliorer la communication aux urgences entre personnel soignant et patient·es allophones. 

 

 

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