Les infectiologues ulcérés par les propos du professeur Perronne

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Dans un communiqué, la Spilf condamne les récents propos du professeur Perronne, qui accuse les médecins n'ayant pas prescrit d'hydroxychloroquine et d'azithromycine, d'avoir laissé mourir quelque 25 000 patients du Covid19. 

Les infectiologues ulcérés par les propos du professeur Perronne

Les propos tenus dans la presse du professeur Christian Perronne n’en finissent pas de susciter des réactions courroucées de ses pairs. Pour résumer, comme pour accompagner la sortie de son ouvrage sur la gestion de l’épidémie de Covid19 qui se classe en tête des ventes sur Amazon*, le professeur Perronne affirme sans barguigner que les autorités sanitaires du pays et une bonne partie de ses confrères ont laissé mourir quelque 25 000 patients du covid19, pour n’avoir pas utilisé le remède du professeur Didier Raoult, à base d’hydroxychloroquine et d’azithromycine.
La société de pathologie infectieuse de langue française (Spilf), dans un communiqué solennel « représentant toutes les instances de maladies infectieuses et tropicales représentant l’ensemble des médecins infectiologues français », dénonce « les affirmations sans fondement qui ont été diffusées sur des chaines de radio-télévision nationales au cours des derniers jours. Elles sont d’autant plus graves qu’elles sont l’oeuvre d’un médecin, chef de service dans un hôpital. Selon ses propos, 25 000 morts auraient pu être évités en France si la combinaison hydroxychloroquine/azithromycine avait été prescrite massivement ».
Les sociétes savantes n’auraient pas prescrit ce traitement parce qu’elles « seraient complètement corrompues » selon le Pr Perronne, ajoute la Spilf. Qui rappelle que « la prescription de l’hydroxychloroquine aux patients atteints par la Covid19 n’a pas fait la preuve de son efficacité ; les études rigoureuses réalisées par des équipes sans a priori au niveau international, ont toutes conclu sur l’absence de bénéfice, tandis que le risque de décès lié à un mauvais usage est lui parfaitement avéré ». Pour la Spilf, « ce retour à l’empirisme représenterait une régression majeure de la médecine moderne, un retour vers la médecine du moyen-âge". Et de conclure : « la situation de crise sanitaire ne doit pas être une excuse pour s’affranchir de toute rigueur dans l’évaluation des traitements et dans les débats […] Nous condamnons cette communication sans fondement ».

* Y a-t-il une erreur qu'ils n'aient pas commise ? Albin Michel. Christian Perronne.

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