Les femmes médecins, oui mais combien ?

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Il existe 208 727 médecins en France métropolitaine au 1er janvier 2011. Parmi ces médecins, nous représentons aujourd’hui 40,8 % de la profession. Alors, on se féminise, ca n’est pas une confession. Mais qu’en est-il vraiment ?

Les femmes médecins, oui mais combien ?

Pendant les études de médecine

Nous sommes désormais majoritaires avec 63 % des D4 passant l’internat en 2010. Plus de la moitié d’entre nous ont choisi la médecine générale. Manuelle et intellectuelle ! Nous représentons 38 % des internes de chir et 58 % des spécialités médicales.

Après les études de médecine : aujourd’hui

Nous sommes 40,8 % des omnipraticiens et 40,9 % de tous les spécialistes médicaux et chirurgicaux.

Mais de nombreuses disparités entre modes d’exercice et choix de spécialités nous distinguent de la gente masculine.

58,3 % d’entre nous, omnipraticiennes, ont choisi le salariat contre 32,6 % l’exercice libéral ou mixte. Nous sommes 42,5 % des médecins spécialistes,
avec une répartition différente de celle des hommes : nous laissons plutôt
la cardiologie pour préférer surtout la gynécologie médicale ou l’endocrinologie, avec plus de 70 % d’entre nous.

Aujourd’hui, nous représentons seulement 1/4 des chirurgiens avec, là encore, de fortes disparités entre les spécialités par rapport aux hommes, allant de l’urologie (3 %) à l’ophtalmologie (43,7 %).

De toutes les spécialités, notre royaume, c’est la médecine du travail (70,5 %), puis la psychiatrie, la biologie médicale, la santé publique avec des taux entre 50 et 60 % de femmes.

Mais malgré cette croissante occupation de terrain, nous sommes encore très peu représentées aux postes de directions de service, ou de chaires universitaires. Seulement 9 % des PU-PH sont des femmes, avec 1 seule doyenne d’université sur 42 !

"Et là où nous n’aurions pas recherché l’égalité, il apparaît qu’une majorité large de médecins généralistes, hommes et femmes, ont déclaré être leur propre prescripteur d’antidépresseur…"

En dessous de 45 ans, nous sommes maintenant plus nombreuses !

Notre santé à nous, les femmes !

Une étude régionale a révélé qu’il n’existe pas de différence notable sur la perception de notre santé entre nous et les autres femmes actives de même classe d’âge.

Question tour de taille, si les médecins généralistes, tous sexes confondus, ont un IMC moins élevé que celui des cadres ou de la population générale, 39 % des généralistes hommes présentent une surcharge pondérale, contre 18 % d’entre nous, quand même !

Question alcool, les médecins (hommes et femmes) de moins de 55 ans ont un risque ponctuel ou chronique sans dépendance moins élevé que la population active générale. Et encore mieux pour nous, les médecins de moins de 45 ans (soit, nous, majoritairement) sommes encore moins à risque !

En revanche, grosse fatigue, les hommes comme les femmes, déclarons souffrir d’asthénie régulière deux fois plus souvent dans notre métier, comparé aux autres.

Et là où ça se gâte, c’est que 19 % d’entre nous reconnaissons être en détresse psychologique, contre 10 % chez ces messieurs. Pour autant, nous ne nous laissons pas aller à la conso abusive de psychotropes, puisqu’en comparant notre consommation dans les douze derniers mois à celle des femmes en général, aucune différence majeure constatée, contrairement aux hommes médecins, qui, eux, consomment plus que les autres !

Source:

Économie et Statistique, n° 414, 2008 - Démographie médicale et carri`eres des médecins généralistes : les inégalités entre générations - Brigitte Dormont et Anne-Laure Samson
DREES – Études et résultats n° 731, juin 2010 – Santé physique et psychique des médecins généralistes
DREES – Série Statistique (document de travail) n° 157, mai 2011 – Les médecins au 1er janvier 2011 – Daniel Sicart
DREES – Études et résultats n° 767, juin 2011 – Les affectations des étudiants en médecine À l’issue des épreuves classantes nationales en 2010
CNOM, 2005 – La féminisation : une chance À saisir – Ir`ene Kahn-Bensaude
Les revenus d’activité des indépendants, édition 2009 - Le revenu global d’activité des médecins ayant une activité libérale - Ketty Attal-Toubert, Hél`ene Fréchou et Francois Guillaumat-Tailliet

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