Les députés enterrent Paces et numerus clausus

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Lors de l'examen du projet de loi de santé, les députés ont officiellement tiré un trait sur le premier cycles des études médicales. 

Les députés enterrent Paces et numerus clausus

Sortez vos mouchoirs, la première année commune des études de santé (Paces) n’est plus : les députés, lors de l’examen du projet de loi de santé ont approuvé hier sa réforme ainsi que la suppression du numerus clausus. Il aura tout de même fallu deux séances pour que les parlementaires viennent à bout de l’examen du premier article de ce projet de loi (qui en comporte 45), lequel définit justement la réforme du premier cycle des études médicales, rapporte l’agence de presse médicale (APM). Pour remplacer le numerus clausus, il reviendra désormais aux universités de déterminer "les capacités d’accueil des formations en deuxième et troisième années de premier cycle" (DFGSM 1 et 2). Rien n’est dit, en revanche, sur le nombre de médecins qui pourraient être formés à l’issue de la réforme. Poussée dans ses derniers retranchements par des parlementaires particulièrement revendicatifs, la ministre de la Santé Agnès Buzyn a bien dû leur lâcher un os : selon elle, à l’issue de cette réforme, les capacités de formation de médecins devraient augmenter de 20%. Donc en lieu et place du numerus clausus, des objectifs de formation, nationaux puis déclinés de manière locale. Pour ce qui est des moyens accordés aux universités pour éponger ce surplus d’étudiants, Agnès Buzyn est restée dans le flou. Tout juste a-t-elle indiqué que les étudiants seraient mieux répartis, puisqu’ils effectueraient leur licence dans des universités qui ne comporteraient pas forcément de CHU. Le gouvernement compte aussi faire des économies, redéployés ensuite pour accueillir plus d’étudiants, grâce à la fin du redoublement de la Paces. Chaque année, quelque 18 000 étudiants redoublaient leur PACES, pour un coût de 3000 euros par étudiant, soit une économie de plus de 50 millions d’euros… 

Décret

À quoi devraient désormais ressembler le premier cycle des études médicales ? L’admission en première année des études de santé se fera après examen oral et étude de dossier, à partir d’une première année de licence (comportant entre autres une mineure santé) et après validation de 60 crédits ECTS. Pour accéder à la deuxième année (et à la troisième année) des études médecine maïeutique odontologie pharmacie (MMOP), il faudra « réussir des épreuves », et avoir validé un parcours de formation. Un décret devrait préciser cela, sachant que la réforme en tant que telle devra être sur les rails pour la rentrée 2020. les députés ont par ailleurs rejeté l’inclusion de la formation initiale des paramédicaux, en particulier celle des kinésithérapeutes, dans le socle commun des études de santé. 

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