Le think tank Jean Jaurès plaide pour une augmentation du salaire des internes

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La fondation Jean-Jaures vient de rendre publique une note sur la santé mentale des étudiants en médecine. L'auteur de cette étude, Ariel Frajerman plaide notamment pour une hausse du salaire des internes. 

Le think tank Jean Jaurès plaide pour une augmentation du salaire des internes

La fondation Jean-Jaurès, un thnik tank proche du parti socialiste, vient de publier une étude sur la santé mentale des étudiants en médecine. Rien de bien neuf : la note rédigée par Ariel Frajerman, psychiatre, compile des études déjà parues et rappelle que des solutions de bon sens sont à portée des pouvoirs publics pour améliorer le bien-être des étudiants en médecine.
Ariel Frajerman rappelle en préambule que les quelque 60 000 étudiants en médecine des hôpitaux français constituent un rouage essentiel dans le fonctionnement de notre système de santé, c omme l’a démontré la crise du Covid19. 
Mais s’ils sont indispensables à la bonne marche des hôpitaux, ils ne sont pas pour autant choyés par l’institution. Ainsi le taux de suicide des internes est estimé à 33 pour 100 000, contre 10,9 pour 100 000 dans la population générale. Selon une étude datant de 2016, 15,8% des étudiants en médecine ont connu un épisode dépressif, et 8,8% d’entre eux ont été traversés par des idées suicidaires.

Réduction du temps de travail

Pour améliorer la santé des étudiants en médecine, la fondation Jean Jaurès prône en premier lieu la réduction du temps de travail, et rappelle que le Quebec a par exemple supprimé les gardes de 24 heures pour les internes. Ces mesures ont eu une certaine efficacité. Deuxième mesure : la lutte contre le harcèlement sexuel et moral. Malheureusement constate Ariel Frajerman, ce combat n’est pas porté par l’institution.

Rémunération

Surtout, Ariel Frajerman rappelle que la rémunération des internes est ridiculement basse et mérité d’être améliorée. « on peut calculer que les futurs médecins français touchent un salaire horaire de 6,3 euros en première année d’internat, 7,2 euros en deuxième année et 9,7 euros en troisième année. À titre de comparaison, le salaire horaire minimum légal (smic horaire brut) est actuellement de 10,15 euros ». 
Qui plus est, les gardes de nuit ne bénéficient pas non plus d’une majoration de nuit et les erreurs sont nombreuses sur les fiches de paies des internes… Ariel Frajerman plaide aussi pour déstigmatiser la psychiatrie chez les étudiants non psychiatres : car lorsqu’ils sont atteints de troubles psychiques, ils hésitent à passer le pas et à consulter un psy… L’encadrement doit aussi être revu : « Au niveau de l’encadrement, l’enjeu actuel est d’apprendre aux médecins à être plus bienveillants avec les étudiants qu’ils encadrent. »

Enfin, la fondation Jean Jaures rappelle que les étudiants en médecine sont victime du mépris que leur témoigne les pouvoirs publics. « À cette liste des manquements de l’État à l’égard de ses futurs médecins, il convient également d’ajouter le mépris des gouvernements envers les internes, qui resurgit et est exprimé régulièrement de manière explicite, notamment au moment de la gestion catastrophique du choix de stage des internes de médecine générale pour le semestre d’hiver 2019-2020 » De la bienveillance de la part des ARS et du ministère de la Santé seraient bienvenus. 

 

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