La santé, secteur le plus piraté

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Plus de 20% des attaques sont dirigées contre elle au niveau mondial

La santé, secteur le plus piraté

Les médecins en ont trop peu conscience, mais ils travaillent dans un secteur qui se trouve sous attaque en permanence. Il ne s’agit pas ici des attaques de la Cour des comptes ou de Bercy, mais bien de celles, plus dangereuses peut-être, des pirates informatiques.

D’après un rapport récemment publié par la société néerlandaise Gemalto, les entreprises du monde de la santé ont en effet au niveau mondial subi 187 attaques de grande ampleur au cours des 6 premiers mois de 2015, soit 21,1% du total des intrusions recensées.

Si l’on compte les dégâts en nombre de dossiers auxquels les pirates ont accédé, les patients paient un tribut encore plus lourd que les usagers des autres secteurs : 84,4 millions d’entre eux ont vu leurs données personnelles violées, soit 34% du total.

« Historiquement, les industries de santé ont toujours eu le nombre d’attaques le plus élevé, et cela n’a pas été différent durant la première moitié de 2015 », explique le rapport de Gemalto. « Ce nombre est en fait inférieur à celui connu lors des précédents semestres », reconnaît l’entreprise, avant d’en rajouter une couche : « une nouvelle approche de la sécurité est nécessaire si les organisations veulent rester en avance sur les assaillants ».

« Culture de la sécurité numérique »

Bien sûr, Gemalto a intérêt à crier au loup : cette société est spécialisée dans la sécurité sur Internet, et son chiffre d’affaires est étroitement corrélé aux peurs ressenties par les entreprises et les internautes. Mais les chiffres que le Néerlandais publie ont tout de même de quoi faire réfléchir.

En effet, bien que le développement de la e-santé et du big data soient très certainement une opportunité par bien des aspects, il s’accompagne de nouveaux risques. Hôpitaux, assureurs, start-ups, médecins du monde entier en sont-ils tous pleinement conscients ? Rien n’est moins sûr.

Et si la situation est inquiétante au niveau global, on n’ose imaginer ce qu’il en est pour la France. A l’occasion de l’attaque djihadiste dont avait été victime la chaîne TV5 Monde, Thierry de Montbrial, président du Centre de réflexion sur la sécurité intérieure écrivait sur le site des Echos que « la culture de la sécurité numérique est [dans notre pays] encore très peu présente, aussi bien dans nos entreprises que dans de trop nombreuses administrations ».

En d’autres termes : il y a du boulot.

Source:

Adriien Renaud

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