Belle défense de la part d’Henri Joyeux, accablé dans les médias et par une procédure judiciaire pour avoir mené un essai clinique que l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) estime illégal : le complot. L’ANSM aurait sorti la poudre de perlimpinpin pour la jeter aux yeux de ces crédules médias, afin de les aveugler à la veille de l’ouverture du procès du Mediator et ainsi de tromper la population française sur ses travaux révolutionnaires et controversés.
« Le jour est habilement choisi : le communiqué est diffusé la veille du procès de l’ANSM. Pure coïncidence ? », s’interroge Henri Joyeux sur son blog. « La recette fonctionne à merveille puisque la déferlante médiatique s’abat, sans nuance, sans intérêt pour la réalité », poursuit-il.
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Vous remarquerez, complotistes amateurs, la belle utilisation de l’expression « pure coïncidence ». Nous aurions aimé un peu plus d’emphase avec l’ajout éventuel d’une réponse : « Je ne crois pas ». Les experts de Complots faciles pour briller en société noteraient sans doute l’absence du classique mais toujours efficace « Comme par hasard ! ». Une erreur de débutant pour Henri Joyeux, que nous pensions pourtant aguerri.
Soyez vigilants !
Pour rappel, d’après l’ANSM, un essai clinique sans autorisation aurait été pratiqué sur au moins 350 personnes atteintes des maladies d’Alzheimer et de Parkinson par le fonds Josefa, dirigé par les Prs Joyeux (vice-président) et Fourtillan (président). Les patients auraient reçu des patchs contenant de la valentonine et du 6-méthoxy-harmalan, des dérivés de la mélatonine.
Une information judiciaire a été ouverte pour « abus frauduleux de l’ignorance ou de la faiblesse d’une personne », « tromperie sur la nature, la qualité substantielle ou l’origine d’une prestation de services » et « ouverture d’un établissement pharmaceutique sans autorisation ».
Henri Joyeux réfute toute illégalité dans l’essai clinique qu’il préfère qualifier d’« étude scientifique », tout comme le Pr Fourtillan. Mais les échantillons de sang saisis par l’ANSM lors du contrôle d’un laboratoire associé aux tests étaient accompagnés d’un document qui mentionne bien qu’il s’agirait d’un essai clinique.
La ministre de la Santé s’en est mêlée dénonçant un « scandale », et a annoncé « des sanctions et des poursuites ». Le complot remonte haut ! Ou alors, se serait-elle laissée tromper par la perfidie de l’ANSM qui invente des poursuites pour se dédouaner ? Il faut tout de même avouer que le timing est intéressant. Alors ouvrez les œils !