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En 2024, 616 cas d’infections invasives à méningocoque (IIM) ont été signalés en France, soit une hausse de 10 % par rapport à l’année précédente. Il s’agit du niveau le plus élevé depuis 2010, selon le bulletin épidémiologique de Santé publique France publié le 24 avril 2025. L’agence de santé indique également que 69 décès ont été recensés sur l’année écoulée.
Les nourrissons et les jeunes enfants restent les plus touchés, en particulier par les souches de type B. Les adolescents et jeunes adultes sont également concernés. Les sérogroupes W et Y, quant à eux, touchent davantage les personnes âgées. De même, le sérogroupe W affiche un taux de létalité élevé (16 %), lié à des souches particulièrement virulentes.
Selon Santé publique France, cette hausse pourrait en partie s’expliquer par l’intensité de la dernière épidémie grippale, qui a fragilisé les défenses immunitaires des populations.
Un plan vaccinal étendu
Face à cette situation, le ministère de la Santé a décidé d’intensifier la stratégie vaccinale. « Le renforcement de notre stratégie vaccinale contre les méningocoques est une priorité pour protéger la santé de tous les citoyens, en particulier les plus vulnérables », déclare Yannick Neuder, cité dans un communiqué officiel.
Trois axes structurent cette nouvelle stratégie vaccinale. D’abord, l’obligation vaccinale contre les méningocoques des groupes ACWY et B est étendue à tous les nourrissons jusqu’à l’âge de deux ans, y compris ceux ayant déjà reçu le vaccin contre le méningocoque C.
Ensuite, un rattrapage transitoire est prévu pour les enfants jusqu’à leur cinquième anniversaire, afin de renforcer leur immunité.
Enfin, une campagne ciblée concernera les adolescents et jeunes adultes : les collégiens de 11 à 14 ans seront vaccinés systématiquement dès la rentrée 2025, en parallèle de la campagne contre les papillomavirus, tandis que les jeunes de 15 à 24 ans bénéficieront d’un rattrapage vaccinal, pris en charge par les professionnels de santé de ville (médecins, pharmaciens, sages-femmes et infirmiers).
Pour accompagner ces mesures, une campagne de communication à destination des familles, des jeunes et des professionnels de santé sera lancée dans les prochaines semaines.
Un suivi étroit de la situation épidémiologique est également prévu. Les autorités sanitaires affirment qu’elles adapteront les recommandations si nécessaire, en lien avec les instances scientifiques.
« En élargissant l’accès aux vaccins et en sensibilisant davantage la population, nous faisons un pas décisif dans la lutte contre cette maladie dévastatrice », conclut le ministre.