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© Pax aurora / Ludmilla Bazin
What's up Doc : Depuis quand dessinez-vous et écrivez-vous ?
Ludmilla Bazin : Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours aimé écrire des histoires. Cela permet d’être qui on veut et de rêver sans limite. Mais, j'ai toujours voulu aussi être chirurgienne.
Maintenant que j’ai réalisé un de ces rêves, j'ai voulu accomplir le deuxième : raconter des histoires. Donc, en parallèle de mon internat, j'ai travaillé sur ma bande dessinée.
J’ai choisi ce format parce que je l’aime beaucoup en tant que lectrice. Et, comme je dessine également, je peux montrer concrètement par le dessin ce que j'imagine dans ma tête.
Vous avez dessiné toute la BD ?
L.B. : Oui j’ai réalisé tous les designs. Je délègue les tâches répétitives comme l'ancrage ou la colorisation. Je repasse ensuite dessus pour les détails. Cela me permet de gagner du temps.
De quoi parle votre série de bande dessinée ?
L.B. : Pax Aurora signifie l'aube de la paix en latin. C’est une aventure dans un registre fantastique, qui offre une réflexion sur comment créer une paix durable, se respecter et vivre ensemble. C’est vraiment le fil conducteur de la série avec des personnages que l’on commence à suivre dès leur jeunesse et qui vont grandir sous les yeux des lecteurs.
Je veux aussi transmettre des valeurs d'inclusion dans mes BD. Certains personnages peuvent être qualifiés d’un peu bizarres ou différents. Mais malgré ces particularités, chacun est apprécié à sa juste valeur.
Personnellement, je me suis toujours sentie un peu étrange. C'était important pour moi de créer un univers qui n’est pas parfait mais où chaque personne a sa place.
Au niveau de l'âge, est-ce tout public ?
L.B. : J'ai mis une limite d'âge à partir de 10 ans pour le premier tome parce qu'il faut bien savoir lire. Mais, il n’y aura jamais rien de choquant dans mes BD. C’est tout à fait adapté aux pré-ados et ados.
Toutefois, au fur et à mesure des tomes, les dialogues deviennent plus subtils avec des conflits politiques et économiques probablement plus appréciés par les adultes.
« C'était important pour moi de créer un univers qui n’est pas parfait mais où chaque personne a sa place. »
Pax Aurora sera composée de 16 tomes. Sont-ils tous déjà écrits ?
L.B. : L’histoire est déjà écrite entièrement oui. Le découpage du script est prêt jusqu’au tome 11 et les storyboards avec l'ancrage sont prêts jusqu’au tome 4. Mais, il n’y a que le premier tome qui est 100% achevé puisqu’il sort mi-décembre.
La suite de l’histoire ne sera donc pas conditionnée aux ventes ?
L.B. : Non. Je vais sortir un tome par an, financé avec mes économies. Même s'il n’y a pas de ventes, c'est mon rêve. Je veux le réaliser coûte que coûte.
Vous êtes en auto-édition. Pourquoi ce choix ?
L.B. : Quand je me suis lancé dans ce projet, j'étais convaincue que je voulais faire de l'autoédition pour la liberté artistique, la liberté de planifier, etc. Puis, j’ai vu la masse de travail que cela demande d’auto-éditer un livre. Je suis donc allée à la rencontre de maisons d'édition. Malheureusement, personne n’a accepté mon dossier. Selon les éditeurs, la série est très longue et le milieu de la BD est très compétitif. Ils ne veulent plus prendre de risques sur des longues séries. Pour eux, c’était deux ou trois tomes maximums.
Sauf que l'essence de ma série, c'est l'évolution des personnages. Je ne peux pas le faire en si peu de tomes donc j'ai choisi de continuer toute seule.
Comme vous le dites, c’est prenant d’auto-éditer. Mais, c’est aussi prenant d’être chirurgienne. Comment trouvez-vous le temps ?
L.B. : J'ai commencé ce projet lorsque j'étais en 6e année de médecine. Je ne me mettais pas la pression. J'avançais quand j'avais le temps, les weekends et les vacances.
Cela fait d’ailleurs très longtemps que je ne suis pas partie en vacances. Mais l’écriture m'a beaucoup aidée à prendre du recul durant mon internat. Travailler sur Pax Aurora, ça m'a permis de décompresser, de penser à autre chose. J’y ai trouvé un véritable équilibre.
Plus tard, j'ai pris une dispo de 6 mois pour pouvoir lancer ce premier volet.
« Travailler sur Pax Aurora, ça m'a permis de décompresser, de penser à autre chose. J’y ai trouvé un véritable équilibre. »
Retrouve-t-on un peu du monde médical dans votre BD ?
L.B. : La médecine n’a pas vraiment sa place, non. À part quelques clins d’œil comme les noms des villes qui sont des parties du corps humain.
Le lien avec mon métier peut être fait avec le message que porte ma BD. Quand on est soignant, on est idéaliste. On veut réparer, sinon on ne serait pas dans ce milieu. À travers les différents tomes, on perçoit cette envie de réparer la société, de chercher des solutions, etc.
Vous prenez les précommandes actuellement ?
L.B. : Effectivement, et jusqu’au 18 novembre. Les lecteurs recevront la BD juste avant Noël aux alentours du 15 décembre.
