"Il faut connaitre le monde des enfants" en ped', pour Kristen Joseph-Delaffon, président l'AJP

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Dans l'optique du choix des spé et des établissements suite aux #ECNi2020, WUD lance une série d'entretiens avec des responsables de syndicats d'internes, pour vous faire découvrir les différents DES et régions qui s'offrent à vous. Aujourd'hui, entretien avec Kristen Joseph-Delaffon, président de l’association des juniors en pédiatrie (AJP), interne en 4ème semestre à Tours, qui défend un DES très varié, aussi bien dans les spécialités que dans l’âge des patients. 

"Il faut connaitre le monde des enfants" en ped', pour Kristen Joseph-Delaffon, président l'AJP

What’s up Doc. Pourquoi tu kiffes ta spé?

Kristen Joseph-Delaffon. Pour trois raisons principales. La première, c’est la relation avec les enfants. Elle est très différente de celle avec les adultes. On l’aborde de manière spéciale, par exemple en jouant avec eux. En fait, il faut savoir les distraire. Deuxième raison : c’est une spécialité très diverse, il y a beaucoup de sur-spécialités. Ça va de la cardio à la neuro, en passant  par la réanimation, etc. C’est très divers, autant dans les spé que parmi les patients pris en charge. On soigne des patients nouveaux-nés, de grands prématurés mais aussi des patients de 18 ans. Voire même 20 ans dans la prise en charge de maladies chroniques. Ce qui est rend la pédiatrie très enrichissante. Et la troisième raison c’est la relation avec les parents, qui est très intéressante à explorer. Elle est très différente de celle qu’on a dans le monde adulte avec les familles, puisque les parents sont également des appuis dans le soin des enfants. 

WUD. Ta spé elle-est cotée ou pas?

K. J-D. On va dire qu’on arrive à remplir nos postes, mais c’est pas dans les premières spé choisies parce qu'il y a beaucoup de gardes, c’est un gros rythme de travail. Et parce qu’aussi, interagir avec des enfants, c’est très différent et ça peut plaire comme ne pas plaire.

WUD. Un petit conseil pour les futurs internes en pédia ?

K. J-D. Il faut connaitre le monde des enfants, c’est-à-dire les dessins animés, les jeux, etc. Tout ce qui permettra d’examiner les enfants dans de meilleures conditions, en les distrayant, et en évitant les pleurs à tout-va. Pendant un soin douloureux, par exemple la pose d’une voix veineuse, rien que de leur parler de dessins animés, leur demander de raconter quelque chose qu’ils ont vu à la télé, permet d’atténuer, voire d'annuler la douleur parfois.

" Et le deuxième avantage ça serait les nombreuses sur spécialités, qu’on peut choisir après l’ECN. On n’est pas obligé de se mettre dans un tunnel étroit d'où on ne peut pas sortir "

WUD. C’est quoi les avantages de ta spé ?

K. J-D. Premier avantage : le monde des enfants, le jeu, l’approche qui est différente. En tout cas chez les plus petits. Chez les plus grands, il faut plutôt discuter de leur vie,  de l’école, de leurs amis. C’est une chose qu’on fait beaucoup moins chez les adultes. Et il est essentiel d’accorder vraiment plus de temps aux enfants, parce que sinon il ne nous dira pas ce qu’on veut savoir. C’est une relation de confiance qu’il faut avoir avec lui. Disons que l’enfant tout petit ne cache rien sur son bobo, quand on lui pose des questions il va répondre. Mais l’adolescent, il faut absolument gagner sa confiance pour réussir à obtenir un interrogatoire et un examen clinique fiable. Et le deuxième avantage, ce sont les nombreuses sur-spécialités, qu’on peut choisir après l’ECN. On n’est pas obligé de se mettre dans un tunnel étroit d'où on ne peut pas sortir. Et en fait ça permet d’avoir un choix large, même après avoir choisi une spécialité après l'ECN.

WUD. Un inconvénient ? 

K. J-D. En fait il y en a deux. Il y a le temps de travail qui est important, avec les gardes, les astreintes, les week-ends, et les journées à rallonge. Et l’avantage qui devient aussi un inconvénient, ce sont les parents. Parfois, il faut aussi savoir les manager un petit peu, pour réussir à avoir des informations fiables. C’est pas toujours facile, avec parfois des parents séparés par exemple, qui ne sont pas toujours d’accord, et il est parfois difficile de démêler le vrai du faux...

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