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Le centre de santé Richerand, créé en 1974 par les œuvres sociales de l'énergie puis repris en 2019 par une coopérative, et qui salarie une cinquantaine de personnes (médecins généralistes, spécialistes, infirmières, psychologues...), avait été placé en redressement judiciaire en juin, en raison de lourdes difficultés économiques.
Plus de 20 000 personnes y bénéficient de 54 000 consultations annuelles et 6 200 patients y ont trouvé leur médecin traitant, en secteur 1 (sans dépassements d'honoraires, sans avance de frais), alors que l'Ile-de-France souffre d'un important manque de médecins de secteur 1, particulièrement dans les zones populaires du nord-est.
Le tribunal a tranché: « l'association Oppelia, engagée depuis plus de 40 ans dans l’accompagnement des publics précaires et vulnérables, se voit confier la gestion du Centre de santé » qui « continuera à assurer ses missions de santé publique », se réjouit l'association dans un communiqué mercredi.
« Durant tout l’été, le Conseil d'administration et la Direction générale ont élaboré un projet solide, respectueux de l’histoire du Centre de santé Richerand, et fidèle aux valeurs de l’association: garantir un accès aux soins sans discrimination et lutter contre la financiarisation de la santé », assure Oppelia.
Une équipe et un projet médical conservé « dans sa globalité »
La reprise « s’est appuyée sur une collaboration étroite avec les acteurs institutionnels, notamment l’AP-HP (Assistance publique-Hôpitaux de Paris), la mairie et l’Agence régionale de Santé, pour définir un modèle innovant en décloisonnant les soins de ville, l’expertise hospitalière et l’accompagnement médicosocial », poursuit l'association.
En interne, « les équipes sont ravies » de cette reprise qui conserve « l'intégralité des salariés » et le projet médical « dans sa globalité », a salué auprès de l'AFP la directrice médicale, Jeanne Villeneuve.
https://www.whatsupdoc-lemag.fr/article/paris-le-modele-des-centres-de-sante-non-lucratifs-vacille
Le modèle économique des centres de santé - qui salarient les praticiens et sont financés essentiellement via le remboursement des actes par l'Assurance maladie et les complémentaires - est fragile, particulièrement pour les structures associatives ou mutualistes, qui construisent leur offre en fonction des besoins de santé des territoires, et pas en multipliant les actes rémunérateurs (radiologie, ophtalmologie...).
D'après une étude commandée par les organisations représentatives du secteur, les trois-quarts des centres ont un « déséquilibre d'exploitation », les polymédicaux étant particulièrement fragiles.